Course aux Rêves : Championnat 1 Level 5 !

Bonsoir à tous !
Nous avons donc nos deux finalistes, BenjaminCator et F. Rahl, qui s'affronteront dans ce dernier Level du championnat 1 de la Course aux Rêves. Je me suis inspiré des idées que vous m'aviez proposées, et j'ai décidé pour cette dernière étape de vous faire concourir sur le thème des couleurs.
Aucune prose poétique ne sera acceptée pour ce Level ultime, vous devrez produire un poème chacun.

Sujet:

Thème : Les Couleurs.
Vous allez devoir traiter les couleurs dans leur ensemble, en vous aidant de la liste de mots imposée dans les contraintes ci-dessous. Votre production doit obligatoirement être joyeuse et dans des tons lyriques, faire partir le lecteur dans un univers onirique et décalé. Votre poème doit en fait faire l'effet d'une palette de couleurs ..

Contraintes :

Seuls des poèmes seront acceptés pour ce Level, vous en avez tous deux les capacités. Aucune prose poétique donc.
La forme du poème n'est pas imposée (Alexandrins, octosyllabes, irrégularité..tous les effets sont permis), mais votre production devra obligatoirement contenir tous les mots de la liste ci-dessous :

-Rouge, jaune, orangé, bleu, vert, cyan, indigo, pivoine, écarlate, vert pomme, bordeau, gris, rose, or, chant, palette, fleur, perroquet, jaguar, rossignol, baïonnette, rosée, aurore et galvanisant.

Enfin, pour ne pas que les auteurs soient inspirés, les productions devront obligatoirement être postées dans la journée du dimanche 28 juin. Un jour de retard sera néanmoins accepté. Les votes seront lancés le mardi 30 juin ou le lendemain de ce jour.

Bonne inspiration !

Puisque je sais que BenjaminCator a déjà remis son texte à Dark Dragon à cause de sa malheureuse absence, il n'y a donc plus aucune raison d'attendre pour poster. Voici donc mon oeuvre sur le thème des couleurs :



L'accroche-lumière

A peine que tombait le soir sur ces contrées,
L’Aquilon mugissait sur leur douce clarté.
Ces voûtes de soleils plus dures qu’un diamant
S’éclipsaient tout au loin comme un gris pavement.
Et ce ruisseau d’argent aux nappes de cristal
Evanescent, fuyait, en suivant le dédale.
Il voguait sur les flots de l’oblique montagne ;
La flamme nitescente accotait la cocagne,
Et les sombres sapins aux dards éblouissants
Dans leur fougueux vertige étaient resplendissants
Comme une lune d’eau dans le ciel encor bleu,
Des arbres de prodige où la lumière pleut.
Ce voyageur ailé dont les paillettes vives
Eussent germées soudain, dans l’une de ces rives,
Ondoyait sous les vents, rasant les cimes ternes,
Et noyait dans la mer jaune de la Lanterne
Son rouge foudroyant en flèches indigo,
Qu’on l’eût cru de si loin atteint de vertigo.
Sa prestesse moqueuse enfuie dans un mirage,
S’éclipsait tout au loin dans son affreuse image ;
Comme galvanisant la pivoine sanguine,
Il jaillissait soudain sa verve cristalline
De l’azur effilé en jaguar de l’aurore :
C’était comme l’entrain de l’assassin condor.
Baïonnette orangée qui raye le saphir
De sa grâce bordeaux que drape le Zéphyr,
On eût dit une flamme à son apothéose,
Goûtée dans le plaisir fugace d’une rose.
Il voguait sur la mer, d’étoiles en étoiles,
Sur la palette sombre et noire de la Toile ;
Le vert pomme s’estompe au bord du jaune acide,
Le flou vient abyssal, en son sein translucide.
La vitesse mêlait aux teintes vertes, bleues,
Un tournis incompris de cyan vaporeux ;
Si bien que lorsqu’il prit cette direction,
Solitairement belle, voile de passions, (césure épique)
Il fut pris d’un heureux vertige nostalgique ;
Il lui fallait cesser son parcours léthargique,
La machine infernale, où il était épris,
Et d’où il eût voulu ne plus être incompris.
Une mer de nuage étendue devant lui,
Conduisait le soleil jusques au paradis.
Toujours il était libre : il volait de ses ailes ;
Mais ce grand infini où se perd l’étincelle
Lui donnait un bonheur trop heureux pour lui seul.
Il n’avait point souhaité devenir aussi veule.
La nature chantait, du chant du rossignol ;
Couleurs de perroquet, gris, écarlate, ou or,
Lui, pourtant si puissant, paraissait faible cor,
Devant le chant des fleurs, si vagues tournesols…

F. Rahl

J’allais me balader
Sur le chemin d’or
Un jour pas trop terne,
J’sortais mes couleurs
Et ma palette,
Ma couleur préférée
C’était le cyan.
J’pensais aux coquelicots,
Aux perroquets,
Et leurs chants.
Quel beau vieux temps
Tout gris.
Une fleur sur le chapeau.
Les rossignols qui rougissaient.
Le front dégarni,
À coup de Baïonnettes !
Le soleil me brûlant
Le bout des doigts,
Et le torse écarlate,
Pas besoin de crème !
Que c’était galvanisant,
D’sentir ça sur les oreilles.
Un p’tit coup de beige
Sur le bout du nez.
Un guignon de pain
Entre les lèvres,
À la regarder,
Son petit nez tout rouge,
Ma mignonnette…
Ma verte pomme,
Croquante et souriante.
Ça m’rappelais ma chaumière
Et le rosé d’mon père…
Quand il piquait ses colères,
Pire qu’un jaguar,
Tout jaune, je vous dis pas.
C’est vous dire.
On aurait dit un arc en ciel,
Bleu puis vert, et enfin
Comme la tomate,
Pire qu’une pivoine.


Et c’est là que je l’ai rencontré,
À bicyclette !
Avec sa robe, toute rose,
Et sa petite frimousse
Toute orangée.
Elle avait les yeux
Comme l’eau du lac Martin,
Après l’aurore,
Avec une touche d’indigo,
Franchement, ça c’était trop beau.
Il en a faillit de peu
Que je devienne tout bordeau,
Ah sacré Jeannette !