Le Journal du mois d'avril 2010

Cher Journal,
Nous sommes aujourd'hui le 1er avril ! C'est un de fête, enfin, pas vraiment mais bon. C'est le jour des poissons d'avril, des blagues, des moqueries aussi, des humiliations. Toutes ces choses qui n'ont réellement pas de sens pour ceux qui ne se sont jamais fait collés des poissons dans le dos. Je me rappelle des jeux enfantins auxquels je me m'adonnais étant un petit garnement fuyant et timide. J'étais toujours le premier à suivre les autres ! Un journal vous est offert aujourd'hui. Des nouvelles émotions, de nouvelles sensations que vous pourrez exprimer librement à ce bon vieux journal ! Dans le journal précédent, j'ai vu beaucoup de larmes, beaucoup d'espoir, beaucoup de sentiments, toutes ces choses dont nous voulons nous débarrasser en les écrivant, en prenant du recul face à elles.

Mais j'ai vu aussi du bonheur, des instants magiques, car même s'ils sont rares nous permettent de continuer de croire en l'avenir ! Alors, l'espoir renaît de ses cendres comme le phénix. Dieu aujourd'hui nous a offert un merveilleux poisson d'avril, de la neige ! Je vous assure que j'ai bien ris ce matin en regardant par la fenêtre de ma chambre. Je me suis dis: " Quelle chance !" Car j'ai pris le bon coté des choses, j'ai regardé devant moi, sentis l'air frais rentrer dans mon corps et s'infiltrer jusque dans mes os. Je me suis sentis autant vivant que je voulais l'être. Alors, mon cher Journal, je te dirais avant tout merci de nous écouter, merci de nous comprendre et merci de nous permettre de prendre du recul sur nos souffrances intérieures ! C'est de cette oreille attentive dont nous avons besoin ! Ces de ces journées noire dont nous avons besoin, pour tirer en nous la force de relever la tête et de profiter du bonheur qui nous est donné !

Cher journal,


Eh merde ça recommence. Tant pis, cette fois je vais de l'avant. J'en ai marre de me noyer sans cesse. Alors table rase et on reperd. Sans faux départ et sans raté cette fois. Souhaite moi bonne chance.

Je suis de bonne humeur en fait. Tout ne va pas si mal après tout.

Je ne suis pas très cohérente, - pour changer, - mais tu ne m'en voudras pas je pense. Une irrésistible envie de parler anglais. I don't know why.

Je ne sais pas pourquoi je suis venue te confier ceci. Peut-être pour rendre cette décision tangible.

A bientôt petit Journal.

A toi, cher Journal.

Et bien ainsi, je suis vieux d'une année de plus. Pas de frissonnements dans mes membres, pas d'agitation frénétique dans mon cerveau - du moins, pas plus que d'habitude - pas de sauts soudains par la fenêtre ( tu remarqueras que je le mets au pluriel ), pas de signes distinctifs qui me permettent de penser que j'ai sauté de mon année dernière à cette année ! Par une force prodigieuse de la nature, et un développement du temps que personne n'a choisi, à par bien sûr ceux qui l'ont inventé, c'est à dire une petite minorité ( j'aime ça, une petite minorité ! ), je me retrouve propulsé à une nouvelle série de mois qui me mèneront à ce même jour l'an prochain. Cependant, ne pensons pas déjà à l'an prochain, commençons d'abord celui-ci.
Mais, car il y a un mais, comme dans ces romans féroces où tout va pour le mieux jusqu'à qu'un caillou vicieux vienne gripper la machine, il se passe néamoins des choses, dans l'ombre, que dis-je ? dans la pénombre, entre chien et loup, juste avant... le crépuscule. Ce qui est étonnant, vois-tu, c'est que dans cette situation, fortement déplacée, incongrue, modelable, linéaire, anguleuse, bref, fichtrement paradoxale, les couleurs semblent s'êtres inversées. Le caillou est ici attendu, et nous trépignions jusqu'aujourd'hui dans l'espoir de le voir s'inscruter dans la roue. Et aujourd'hui, il a heurté ma tête. Je semble aller bien. Passer du noir au rouge -celui de la passion, et non pas celui du sang, celui-là est bien plus terne- est prodigieusement agréable. Ma foi, un très bon début de vacances, et plus encore, une très bonne première matinée de mes 15 printemps.
Courons, dansons, chantons, petit clin d'oeil à quelqu'un qui se reconnaîtra, la vie est un fromage !
Et, en hommage à Stylo, puisque je crois que ce mot conclut bien les choses, et que je suis content, je clame, mes amis, Hallejuha !

Journal,


Pourquoi dire ces choses là ? Pourquoi avoir peur de les dire ? Pourquoi ma foi me joue t-elle des tours de passe passe ? Pourquoi suis-je un curé malgré moi ? Pourquoi suis-je un poète une fois ? Pourquoi suis-je un peu de ce genre d'homme qui ne parlent que d'eux ? Pourquoi je ne suis pas ?

Pourquoi tant de choses me paraissent incompréhensibles, alors que tout le monde sait que j'ai tort ? Pourquoi avez vous peur de ma foi ? Pourquoi n'êtes vous pas des gens comme tout le monde ? Par quoi êtes vous si différents, dîtes le moi ? Je suis alors une vague, dans l'océan. Vous n'êtes pas des vagues alors, qu'êtes-vous ? Des choses sans noms ? Des moutons noirs dans cette multitude blanche ? Il n'est pas bien de trop être différent des autres ! Il n'est pas bon de s'écarter de la route par un temps de pluie ! Il n'est pas bon, de ne pas suivre le berger de vos carcasse ! Mais qui suis- je pour dire cela, en tout état de cause. Je suis pareil que vous, pareil que nous ! Je suis seulement cet homme qui participe au fonctionnement du monde. Un petit clou qui tient une planche, qui tient un rouage qui s'enclenche dans une autre roue. Et je suis donc, indispensable que vous.

Je n'aimerais pas être les grains de sable que vous êtes mes amis ! Je n'aimerais pas être à la place du technicien là haut ! Toujours à changer la machine toute entière à cause d'un minuscule grain de poudre ! Pardis, effectivement, j'écoute de la musique Classique ! Hardis Oui, j'écoute du Tchaikovsky. Bien entendu que je rêve de voir un jour un grand orchestre jouer devant mes yeux ébahis ! Mais qui sont ces gens, qui refusent et qui rient de mon impudence maladive ? Qui sont ceux qui me font pleurer de honte. Car je pleure de la misère de ce monde. Mais je ris aux éclats de la beauté qu'il nous offre. Je ne me risquerais pas à vous faire la dissertation sur la Beauté.

Car, je ne me sens pas l'âme d'un poète ! Je ne me sens même pas. Je suis en train de sentir quelque chose. C'est Fabuleux comme dirait mon Amie Fabuleuse. Mais la différence c'est que vous m'aimez autant que je vous aime, et vous me détestez autant que je vous hais ! Je suis cet imperturbable Chêne dans la tempête et voyez vous, je n'ai pas peur de craquer. Je n'ai pas honte de le dire que je suis vieux de déjà Dix-sept ans révolus ! Je n'ai pas honte de dire ce que je pense mes amis. Lucifier peut bien aller aux Enfers. Je n'irais pas à l'hospice ! Non, Non, Non. Tout cela ne m'enchante guère, c'est certain, c'est crétin. Mais enfin ! C'est ainsi que c'est fabriqué la chasse à la guerre. Je ne suis qu'un brigand de la Liberté. Je ne suis qu'un damoiseau. Comme par hasard, je visite des magasins comme Arsène Lupin. Avec mon calepin, mon sourcil levé. Et ma tête sur les épaules qui s'envole.