Journal du mois de mars 2010

Tu ne m'es pas cher, journal. Ha ha.

Mon équilibre se sera vite dissipé. Il m'a appris des attitudes que je n'oublierai pas. Mais, au fond, rien a changé. Je suis tombé plus bas encore que je ne le pensais. J'ai l'impression qu'il n'y a plus de sol pour me récupérer. Plus d'appui pour me rattraper. Je semble tomber indéfiniment. Comme Alice. Alice aux pays des Merveilles. Un pays créé par un drogué pédophile. Un pays qui ressemble à un conte. Ce pays n'est qu'une façade. Parce que les contes n'existent pas. Ha ha. Se cacher. Une vie humaine se résume à cela. Fascinant. Mais moi, je n'y arrive plus. Ma façade se délite, mon cerveau part en loques. Et mes pieds ne parviennent plus à toucher le fond. Ha ha. Comme c'est amusant.

Entrer dans une maison vide, et sourire. Parce que Sam est adorable, au fond. Parce que Élise s'est relevée une dizaine de fois après que je l'aie couchée. Parce que même si ca m'a frustrée que la crèmerie soit fermée, je boudais juste pour la forme. Parce que j'aime prendre des photos. Parce que j'ai parlé à mon amour au saut du lit. Parce que c'est le printemps. Parce que ca fait du bien d'être heureuse.

Entrer dans une maison vide, et sourire. Et fermer toutes les lumières, frissonner de froid, descendre ouvrir l'ordinateur, mettre un vieux cd, commencer à taper et se sentir bien. Parce que je pourrais décider de partir demain. Parce qu'il fait noir, et que j'aime ca. Parce que je pourrais me mettre à chanter à tue-tête, ou me coucher pour le plaisir de fixer le plafond, ou fermer les yeux et continuer à taper. Parce que c'est comme ca. Parce que ca fait du bien d'être heureuse.

Et puis tout simplement ressentir. La musique qui résonne, un reste d'odeur de Montréal au temps des sucres, la vive lumière de l'écran, mon coeur qui bat de plus en plus fort et les touches sous mes doigts.

Voyez ce qu'il a fait de moi, voyez ce qui m'envahit, me fait oublier tout le reste. Dites-lui que tout ca, c'est lui.. Alors. On verra.

Etrange ce matin, comme l’ambiance me semble particulière.
Une projection sur l’ailleurs.
C’est la lecture qui me projette sur un monde différent, l’éveil des autres sur leur monde, leurs aspirations, leurs désirs, leurs douces pensées.
Il me semble ne pas être aujourd’hui dans ma réalité, mais de percevoir à travers l’objectif d’un appareil photo la vision des inconnues.
Etrange ce que je dis là aussi, étrange matinée, étrange.
Angel

Cher Journal
J'en ai l'occasion, pourquoi pas ? Pourquoi ne pas déverser l'essence de mon coeur comme certain de ces gens en pleurs, à l'intérieur. Le fluide d'un morceau de chair brûlant consummant mes poumons, n'émettant plus le moindre son.
Arracher cette fleur récurrante de ma tête, de mon être. Essayer dans une vaine tentative de donner ce pouvoir à ces mots virtuel, ces phrases de vapeur fixé sur l'immatériel.
Alors, allons y :
Je ne sais pas Définir ce que je suis, guidé par quoi ? La passion m'est elle si indispensable ? Car je déprime, m'enfonce dans l'abîme quand je n'ai personne à qui penser. Mais alors vous mademoiselle êtes au dessus de tout ça, resplendissante, L'Aphrodite de mes pensée, Vénus de mes vergers . Sans bras ou pas, vos yeux peuvent tuer. Meurtrier vermeil et sanguinolent, mon coeur rouge en redemande, il lui faut une flèche pour tenir dans ma poitrine, une voix divine pour chanter son hymne, pulser mon hémoglobine.
Il bat , Fort , Pour Toi ? Mes lèvres, Frémissent , de peur , Que Tu partes , Au secours, Délivrez moi , Un spectre , Dense Danse avec Mon âme
Je le vois, rieur, Il ne sait pas .

Cher Journal,

Non, je ne veux pas. Je ne peux pas. C'est impossible. Pourquoi elle a fait ça. Je ne peux pas sans elle. Je ne veux pas retomber là où je suis déjà tombé, je ne veux pas entailler à nouveau mes mains sur ces pierres, je ne veux plus avoir l'impression de mourir une seconde fois. Je veux arrêter l'hémorragie. J'en ai marre de déverser mon sang sur une corde imaginaire qui peut lâcher à tout instant. Il goutte trop vite des deux côtés. J'ai besoin d'elle, de sa présence. Mais ces faux espoirs, ces brûlures profondes dans le fond des pupilles, nous rappellent le macadam ardent et collant qui s'étend entre nous sans que nous puissions le franchir ni même y mettre un pas. Hésitant. Mais je ne peux pas, cela est sûr. Pas après. L'histoire n'est pas une boucle qui revient à son point de départ, c'est impossible. Couper le cordon, jamais. On retourne trop facilement en arrière pour tout ce qu'on a édifié.

Cher Journal,
La douleur des autres est comme cette pluie battante dehors, elle lave la pourriture de nos âmes, elle décrasse nos coeurs bouchés. Elle fait de nous des hommes nouveaux. Elle fait de nous des Traqueurs de coeur. Elle fait de nous ces hommes et ces femmes qui ne pleurent plus pour rien mais qui pleurent de bonheur ou de malheur. Nous savons que tout ce qui se passe autour de nous, qu'il fasse noir, qu'il fasse beau. Qu'Elle soit là. Parce que quand il pleut, j'ai le souffle coupé, j'ai le coeur volant au dessus des nuages, car il n'aime pas trop la pluie. Alors, je prendrais volontiers votre douleur si seulement il existait en moi un océan encore vide. Car tout est plein, tout est complet, tout est blanc, tout ce blanc remplissant ma page au fur et à mesure que j'efface, j'ai juste à appuyer sur une touche. Un sourire s'élargit sur mon visage d'habitude si austère et glauque. Bien entendu, je repense au théâtre avec eux et mon sourire disparaît. Même si ça fait mal, ça lave. Alors la pluie de cette douleur qui passe. Elle n'a pas intérêt à me rattraper. Même s'il ne faut pas faire de promesses. Même s'il ne faut pas être sûr... je le suis et les conséquences de cet aveuglement, c'est autre chose que Rien.

Cher Journal,


Il m'arrive de les haïr tu sais. Soirée gâchée, espoir déçu, tant pis. Puis deux semaines d'absence. Tant pis again ? Non. Veux pas. Hâte. Suis confuse, complètement. Tout se mélange, s'embrouille, s'entremêle.
Lui en veux pas vraiment mais elle risque d'entendre parler de moi. Limites à tout.

Et puis les autres, qui s'acharnent. Vautours. C'est eux. Eux qui lui font du mal. Eux que je hais pour ça. Pourquoi ?

Vais m'arrêter là, ce que je dis n'a plus de sens.

Aaaargh !

Cher Journal !
J’ai tellement, tellement de chose à te dire… c’est étonnant toutes les choses que l’on peut dire en ne disant rien ! Il me semble que tout ce que l’on doit dire doit avoir l’importance au moins d’être écrit, si l’on parle pour dire que le temps est magnifique. C’est ça qui est sublimement Joyeux. Je ne peux pas dire autre chose que la grâce de Dieu est dans les mains des pauvres. Là bas, dans la clairière sombre, les Poètes se rassemblent pour trouver des solutions pour sauver le Navire qui coule ! Mon Dieu, je ne saurais dire quelque chose d’autre ! J’ai l’esprit lourd des grincements des railleurs qui parlent dans mes oreilles, autant facilement que mon Mp3 ! Certes, je ne peux plus créer autre chose que des fraîches émotions subtiles et craquantes ! Demain, je vais parader dans mon costume de Fou du Roi, pour la plus grande satisfaction des dames de la Cour. Je n’en peux plus de ce stress intolérable ! Je n’en peux plus de ce cœur en forme d’archange Noir et maléfique avec des ongles noirs ( qui pue, en plus !). Tout ça… toutes ces choses merveilleuses, toutes ces histoires qui commencent et qui finissent, tous ces morceaux de viscères répandues sur le sol carrelé de ma chambre à coucher ! Fichtre, je n’en peux plus de tous ces mort qui chahutent dans ma tête. Comme Nimbé d’ombre et de flamme, étant le nouveau Balrog. Ainsi que le nouveau détenteur de la flamme D’Udun, je ne peux me permettre de crier, sinon je vais tout cramer et ma mère ne sera pas du tout contente. Quelle ironie de mon sort de Bouffon mal léché et dévoré de malaise ! Que l’on m’enferme dans le cachot du Phare ! Que l’on me dise que je suis fou, cela me réconforterait, me rendrait heureux. Pourtant, je reste, patient comme une photo fixe dans un album vieux d’un Âge ! Certes, je ne suis pas d’une époque bien lointaine de la votre. Il me faut des litrons de sang, d’un Bourbon Méchant aux grands yeux noirs. Comme tourbillonnants dans un tonneau de machine à laver ! Je m’en vais me sécher sous cette pluie délicieuse. Car, ce n’est pas que tu me manques encore, c’est que si je reste, je ne peux dire que des Trains de malheur, que des Anges de Douceur et des Boucher de rancœur ! Alors, comme une pomme, ainsi que je suis, je m’en vais m’éclairer sous ton Ombre.

Cher Journal,

Un an. Demain, Danse des Mots aura un an. Un an bien chargé. Une année qui a marqué le tournant de ma propre vie, et a brisé mon enfance. Les morceaux de l'innocence douce que j'ai laissé sous mes bottes terreuses roulent en caracolant dans les ruisseaux de montagne, et se brisent sans fin au pied des chutes d'eau. Les cascades se gonflent à nouveau sous le poids de la neige, et de lourds paquets d'albâtre tombent dans les flots glacés. Sous l'herbe marronâtre d'un fin d'hiver, les perce-neige commencent leur ascension délicate vers les sommets. La nature reprend ses droits comme mon âme recouvre doucement la vue.

J'ai connu l'Amour, ce mal doux et amer. J'en ai exploré quelques recoins, dépoussiérant de vieux livres jaunis dans un recoin de mon esprit, et y cherchant un chemin tortueux perdu depuis des siècles. J'ai vu des araignées avec des pattes d'airain, des crabes rabougris et une mer écarlate. J'ai vu un soleil bleu, des nuages de pierre et des coeurs sous-marins. J'ai aperçu la vie qui palpitait sur l'horizon, et j'ai tendu mes bras pour l'étreindre, manquant de l'étouffer sous mon manque d'amour. Finalement, je suis revenu à mon point de départ, avec un certitude en plus et un doute en moins. Je suis toujours aussi perdu.

J'ai rencontré des gens, des beaux et des moins beaux, des pieux et des moins pieux, des gentils et des moins gentils, des déçus et des moins déçus, des aigris et des moins aigris, et surtout des malheureux. Le malheur, c'est le pain de l'humanité, on ne s'en débarassera pas. Il nous fait vivre, il nous fait aimer, il nous fait reculer pour mieux nous élancer, il nous fait tomber et nous tend ensuite ses doigts. On les atttrape comme on place l'auriculaire dans la main d'un bébé, et on sent sa paume se refermer sur nos sentiments, les emprisonnant à jamais dans une poigne de fer. C'est la clef qu'on a jeté tout au fond d'une fontaine, avec des milliers de pièces de cuivre qui scintillent au soleil, destinées à un Dieu échoué sur une grande plage blanche sans galets. Pas de ricohets pour un Dieu sans rebonds.

Chair Jour ( Nal )
Je boue, brûle, boite et fume, fus et me consumnent, lune morte, coeur déchiqueté, dépravé, déchiré. " " " Et moi , Emoi, émouvoir sans pouvoir, paradoxe incompréhensible. Je ne veux pas.
Je ne veux pas que vous me compreniez.
Laissez au moins ça. Cette faible emprise, sur une folie exquise, promise, sut et devise. Coeur touché, cerveau cramé, clées oubliées dans le cachot d'à côté.
" " "
C'est ptêtre bien plus pire que ça, même si mon écriture me permet de relativiser ( cri déchirant ), je doute que ça soit seulement dût aux méfaits de l'amour ( crispation). Je ne peux haïr ( Qu'est ce que je dis? ) C'est pour ça ? ( J'en sais rien) Que cette colére me heurte, rebondis se divise, troue ma peau ? J'en sais rien ! Je vais me rouler dans le verre brisé, à côté, en riant comme un démon, puis me reléve, reste planté dans le sang et les pensées, devisant sur le fil tortueux qu'est la version de ma vie. C'est p'être sympa, peut être, en tout cas pas là, pas maintenant .
-|Tourbillon, spirale, Angoisse, Trou noir, Cauchemard|-
... ça va déjà mieux.