Journal du mois de janvier 2010

Ainsi commence la nouvelle année, calme et paisible pour certains, agitée et tourmentée chez d'autres. On se dit souvent que c'est le moment de prendre un nouvel avenir, de nouvelles décisions, un nouveau départ. C'est bête. Finalement on pourrait faire cela chaque jour. Avant hier nous étions encore en 2009. J'avais les mêmes pensées, elles n'ont pas changé. C'est étrange comme la vie passe et se déroule, nous emportant chaque jour un peu plus loin dans son apprentissage. Et toi, chez Journal, sera tu toujours autant rempli d'encre à la fin de cette nouvelle année ? Que seront mes pensées, dans un an, à cette date précise, en ouvrant une autre page de ta vie aléatoire ? Que sera ma vie ? Que serai-je devenu ? Que penserai-je en lisant ces mêmes mots ?

2 janvier 2010...

Journal
02 01 2010

Chaque jour est une vie, quelque soit la date que l'on dépose.
Que serons nous demain?
Un peu plus vieux, d'un jour, d'une vie.
Angel

Cher journal,

Ce fut le temps des flocons
Ce fut le temps de l'air pur et des montagnes
Ce fut le temps des descentes en pelle et des fesses mouillées
Ce fut le temps de la combinaison blanche
Ce fut le temps des doigts qui s'agitent sur un petit piano
Ce fut le temps des rencontres surnaturelles
Ce fut le temps d'une fille avec beaucoup de problèmes
Ce fut le temps d'une fille et d'un garçon qui buvaient les gouttes d'eau des arbres
Ce fut le temps des vacances d'hiver.

Bonne année, Journal.

Journal,
Une nouvelle année qui commence… pourtant, mon regard se perd dans le doute. L’écho de ma voix s’est éteins. Je me suis fais découvrir de ma carcasse d’émotion, et lorsque j’essai de regarder devant moi, je n’ai plus de but, plus d’espérance. Il faut choisir pourtant. Je ne sais plus. Il est vrai que ces derniers temps n’étaient pas les plus heureux… que j’aurais voulu tant de choses. J’ai déjà choisis mon chemin je crois bien. Suis-je fier de moi ? Suis- je heureux ? Tant de questions… alors je me plonge la tête dans le passé. Derrière cette journée, cette après midi… derrière le travail, l’amertume. Il faut bien que j’écoute ma respiration, il faut bien que je vive. C’est un discours un peu torturé je sais. Mais il faut bien essayer d’étouffer la colère. Les nuits sont agités, mes yeux déconnent, mon mal de crâne revient. J’ai même mal aux dents. Plus les jours passent, plus ça se déglingue. Plus ça se déglingue, plus je pense. Si je pense, je m’éteins, comme une chandelle morte. Il vaut mieux que je me taise, il vaut mieux que j’arrête.
Pourquoi utiliser de beaux mots pour dire la vérité ? C’est pas la peine… pourquoi est-ce que parfois les secondes s’écoulent si rapidement ? Pourquoi est-ce qu’on doit faire confiance aux autres pour espérer survivre… ? Je n’en sais rien. Porter le chagrin, c’est déjà assez compliqué comme ça… si seulement je pouvais ne plus être malade ! Si seulement je pouvais me faire confiance ! Si seulement j’arrivais à espérer sans me poser des questions. Et puis, les cours reprennent.

La la la,
il est là, il est rentré, il est là.
Là.

Pitoyable à quel point je dépends de lui. Mais il est là (L). Et ce soir un peu sur MSN. Puis travailler sur le projet. Puis la nuit sur MSN, MSN's night, comme avant, comme d'habitude, avant ces putains de vacances. Mais elles se terminent bien, quand même. Mais ça serait mieux si elles ne se terminaient pas.

Et puis cet été. Ça va être vraiment bien. Ça va nous faire du bien à tous les deux. On va l'avoir mérité ce calin. Calin.

Marie

Ah cher journal !

Tu attendais ce soir que j'écrivisse enfin ! Une écrevisse j'ai faim ! lol Oo

C'est la rentrée ! YEEEAH ! Le temps de la gloire, le temps de l'activité, le temps de la passion, le temps de la folie, le temps de la verve, me happe et me sauve de la pâle splendeur des vacances...

F. Rahl


ps : me tuez pas vous, fainéants qui abhorrez vous lever le matin. je suis comme vous

contrôle.
c'est ça.
quand je contrôle pas.
c'est comme en ce moment, je peux décider quand je veux que j'arrête de penser à ça.
et je sais que je peux toujours supprimer ce message.

faut me laisser le temps. laisser ça décanter, comme il dit. je me braque, mais plus tard c'est mieux.

et puis, j'ai une résolution, finalement. je veux la dire, comme ça il y aura bien quelqu'un pour me féliciter quand je vais réussir. je veux vraiment passer mes maths. ça peut avoir l'air vraiment con, avec tout ce qui se passe, mais je pleure juste d'y penser. je veux pas échouer mon année à cause que je feelais pas et que j'en ai manqué des bouts. et puis. si je réussis mes maths, c'est que je réussis mon année, c'est que je reste jusqu'au bout.

retour à l'école mercredi après avoir manqué 32 jours, 128 cours. bien sûr que je regrette d'y retourner. mais c'est maintenant ou jamais. maintenant. je braillerai après.

Une nouvelle année, un retour sur un souvenir. Je n'avais pas vingt ans. Je suis là étendue sur la neige, un rayon de soleil caresse ma joue, comme pour me rassurer. Comment suis-je arrivée là ? Oh j'ai glissé, j'ai dévalé sur le ventre 60 mètres de Névé en haute montagne. Plus bas, juste un peu plus bas, une crevasse ouvrait sa bouche béante, prête à me dévorer. Mais je lui ai échappé, en glissant encore, sur un pont de neige qui, après mon passage, s'est effondré. Tout le monde était affolé, je ne bougeais pas. Je fermais les yeux. J'écoutais l'écho de la petite voix que j'ai croisé dans ma fulgurante descente qui me répetait sans cesse "N'aies pas peur, je veille sur toi". Je souris. Je n'ai rien, juste un doigt fracturé. J'écoute la petite voix qui continue de résonner au fond de moi. Je me lève enfin ! A cette épopée ma vie a basculé. Je n'ai alors plus jamais été la même.

Cher Journal,

Il était vraiment magnifique ce film.
Vivre chaque jour comme si 10 années s'y écoulaient.

Marie
- en a marre marre marre des gens qui partent. Elle voudrait qu'ils soient là toujours, ou au moins être sûre qu'ils seraient là le lendemain.
- aimerait ne pas s'attacher aux gens. Elle voudrait perdre ce quelque chose qui fait qu'elle les pardonne pour un sourire.
- trouve le temps long entre minuit et cinq heures du matin. Elle voudrait qu'il y ait toujours quelqu'un, pas juste selon l'humeur.
- n'a pas passé une très belle journée. Elle voudrait que ça cesse, elle voudrait récupérer cette armure qui la gardait à l'abri.
- ne sait plus écrire. Elle voudrait que toussa soit canalisé dans l'écriture, mais c'est devenu trop dur, ça ne marche plus.
- ne fonctionne pas. Ça ne marche pas, et les gens comprennent pas, ils lui en demandent toujours plus. Elle voudrait arrêter. Pouvoir ne rien faire, ne rien penser, ne rien vouloir. Rester seule avec sa putain de main qu'elle gratte au sang.

Cher journal, je te la confie, moi j'ai assez donné.

Cher journal,
j'ai beaucoup de choses à dire mais au final j'en dirais tellement peu... Parce que mes pensées et ma tête ne forment qu'un vaste univers dont la lecture immédiate ne permet pas de retranscrire sur une page blanche. C'est de cela dont je vais donc te parler aujourd'hui. Du brouhaha, de la mélancolie, de la souffrance qui ne devrait pas être, du sourire auquel tout le monde répond, de ces larmes que personne n'entrevoit, personne et surtout pas moi. Te parler, te dire, te raconter mes peines, mon chagrin, mon bonheur en cet instant. T'égrener, t'énumérer le nombre de fois où j'ai souris en lisant ses mots, en pensant "est ce vrai?".
Voilà je t'ai dit tout cela. Sous des mots, certes, mais je te l'ai dit tout de même.

Parce qu'il n'y a pour moi de sentiment plus sincère que le sentiment lui même, camouflé sous une nappe voluptueuse de mots tendres et habiles.

Cher Journal,

C'est chaud, c'est doux, mais je suis triste. Comme si j'avais perdu quelque chose, quelque chose que je ne peux retrouver, qui m'a même fait perdre l'écriture. Mes phrases sont lourdes, torturées tourmentées, et je perds en virgules mon désespoir sans émotion, "mes haines mortes", "mes colères glacées"...Je ne sais plus écrire, c'est un fait. Quelque chose m'a détruit, ce quelque chose que je hais, ce quelque chose que je ne supporte plus, qui me tue chaque jour et que je déteste du plus profond de moi-même. J'ai beau découper le reflet de la lune dans une flaque d'eau, je suis seul, irrémédiablement, face à mes pensées et aux couleurs de l'aurore. Je ne peux que contempler la brume, et remercier le monde de me l'avoir donnée comme offrance de ma solitude.

Cher journal,
je m'adresse à toi comme la m'adressera à un ami. Rien n'est perdu, malgré le fait que l'on découvre d'autre chose en moi. Je me répand je me répand et je comprends que parfois les amis n'arrivent plus à retenir, à me solidifier, et pensent que je pars. Non je fonds, je fonds pour mieux me retrouver, fondre pour accéder à l'essentiel.
Pardonne moi

Cher journal,
Beaucoup se livrent à toi aujourd'hui. Et je pense faire pareil.

La personne que je chéris le plus en ce monde tente de me comprendre. Et elle m'annonce qu'elle m'a comprise.
Est-ce que je m'invente vraiment des problèmes lorsqu'il n'y en a pas? Juste pour pouvoir ... prendre ces médicaments du Diable?
Addiction ? En suis-je seulement sûre cher journal ...
Mais je suis fatiguée de me faire aller mal alors.
Je souhaiterais reprendre ce qui m'appartient : mon corps, mon âme, ma joie ...
Je souhaiterais jeter ces médicaments.
Je souhaiterais prendre un médicament ...


... et mince.

Cher Journal,
Il ne faut pas regretter le passé, il ne faut faire de notre corps une gangrène inéluctable en toujours se rabâchant les idées noires. De fait, il n'existe pas de bien, pas de mal. Il n'est pas de dépendance autre que celle de son propre malheur. Quelqu'un de malheureux, ne gouttera jamais au bonheur. Il faut savoir accepter ses erreurs, ne pas se renfermer sur soi. D'ailleurs, on ne peut aimer que quand le manque et la douleur sont partis, car aimer, ce n'est pas souffrir. Si la souffrance met tout en oeuvre pour vous convaincre du contraire, ne l'écoutez pas. Vous n'êtes pas homogènes à la mélancolie. Il se peut que vous pensiez à vos erreurs comme si elles vous appartenaient encore, alors qu'elles n'appartiennent qu'au passé. Ce n'est qu'en les acceptant, que vous pourrez vous délier d'elles. Évitons, je vous en surplis de croire que la vie n'est qu'une prison de chair et de sentiments. Et puis, vous qui voulez aider les autres, vous donner corps et âmes à ceux que vous aimez. Vous ne reflétez en eux, que votre propre souffrance. Bien entendu, vous les aimez comme jamais ! Mais c'est votre manque d'amour pour vous-même que vous reflétez.

Regardez derrière vous si vous le voulez... mais ne vous attachez pas à ces élans de poisons, de meurtrissures qui ont été les vôtres ! Voyez les plutôt comme si elles n'étaient pas à vous. C'est ainsi que vous pourrez les accepter et apprendre à prendre confiance en vous.

Cher journal,
il me semble que ce que dit Jérôme Jouret est juste.
Je ne peux pourtant m'empêcher de regretter. Non pas ce que j'ai fait mais ce que je suis. Bien sûr je pourrais changer mais je ne serais alors plus moi. Aujourd'hui je comprend un peu plus qu'hier ma naïveté, ma crédulité, mon espoir niais et fragile... L'insignifiance de mes mots, de mes actes et même de mes pensées est le seul échos qui résonne, le seul reflet dans ce grand miroir. Et alors je me sens petite et perdue, si minuscule et si égarée que les années recule sur le calendrier. Ce ne sont plus ces seizes années d'observation et d'évolution qui te parle alors mais cette petite fille qui ne comprend plus, qui ne veut plus comprendre. Pourquoi serais je ce poids qu'il faut traîner derrière soi, pourquoi faut il que l'histoire se répète? Mes questions restent sans réponse et la lassitude m'étreint progressivement.

Au final tout cela m'importe peu je crois. Rien n'a évolué et les jours défilants n'ont rien changé. Il s'agit maintenant de relever la tête et sinon de croire en quelque chose de douloureux par son innaccessibilité, de sourire à toutes ces personnes qui malgrés tout veulent que je les aime. Il faut alors se laisser emporter, se laisser guider par le flot humain: ne plus être soi mais eux. Peut être est ce trop facile mais voilà: c'est tout ce que la petite fille sait faire.

Cher Journal,

Pitié. J'en peux plus.
Je suis fatigué, fatigué.
Les mots sonnent en double.
Résonnent, dans leurs cloches, de verre.
Dans leurs prisons de sang.
Dans cet amour sordide.
Que je ne comprends pas, plus, n'ait jamais compris.
Cette suie invisible dont j'arrache les flammes, à coups de dents.
J'en ai marre Journal, j'en ai marre.
Mâââââre. Bêêêêêh. Un vrai mouton.
Le mouton noir, le ramoneur des esprits, la calandre de Christine.
Les cîmes pâles, les arbres creux, les cîmes creusent, pâles.
J'en ai marre, marre, de terre, acier.
Terrassier que je frappe, du haut de son enclume.
Le bougre, le léchant bougre, la frappe gigantesque.
Ce qui passe par l'esprit, ici, maintenant.
Une épine dans le coude, ça saigne, une goutte de sang rouge, qui n'es pas là.
Que je vois.
Je me noie, dans un fond de bouteille.
De la Javel, des ions, moribonds, furibonds, font et fond des bancs. Blanc.

Maman .
Plus tu vieillis, plus tu envahis ma vie. C’est peut être parce que je veux que tu sois bien en cette fin …
Ces dernières années, je les veux pour toi, d’or, que tu t’endormes dans la paix, sereine…
Je regarde tes pas hésitants, et cette vieillesse qui te pousse au ralentie, qui a déposé ta vie dans une parenthèse, ton souffle entre deux virgules ! Loin est le souvenir de tes élans d’enfant.
J’aurais aimé te soulager, ô mère, comme tu vieillis ! Te donner un peu de ma vitalité pour encore quelques années.
Tu es si petite, recroquevillée sur ta vie.
Tes yeux regardent vers une aurore que je ne soupçonne pas encore.
Ton corps se prépare au grand départ, non sans souffrir.
Tes gestes ne sont plus les mêmes, ils sont devenus si lents. Je vois un film vieilli en noir et blanc, qui projette ma vie dans un éternel ralenti.
Tu te tiens aux meubles, quand tu te déplaces, tu crains que tes jambes ne te lâchent.
Tu as si peur ! Mais tu n’ose ne rien dire. L’avenir tu ne voudrais le prédire. Tu es en colère parce que tu vieillis et qu’il n’y a rien à faire !
Ta fin sans nom approche, et tu t’accroches ! Tu te poses des questions sans raison, soucieuse pour tes enfants, qui sont déjà bien grands.
Tu ne vois pas, qu’eux aussi ils te suivent à petits pas. Ils te rejoindront plus tard….. Tu attendras qu’ils te prennent la main dans une éternelle fois, pour marcher vers un demain qui n’existe que dans quelque part où tout recommence….

Cher journal,

Le mal qui a été fait est effacé, celui qui sera fait n'est qu'une broutille. Je suis incapable de lui en vouloir et de toute façon, je sais bien que ce n'est pas fait exprès. Et puis, à côté de ces moments douloureux, il y a tous ces autres, où un rire, un sourire me font prendre conscience de mon bonheur.
Rien n'est facile pourtant. Mais tant pis. On a choisi de continuer. A espérer. Parce qu'on sait qu'on s'en sortira. Ensemble.

Quand je regarde en arrière, je me dis que je ne regrette rien. N'est ce pas là le plus important ?

Je sais que j'ai fait le bon choix ce jour là. Et que j'ai bien fait de m'accrocher. De le forcer à s'accrocher lui aussi. La preuve.


J'ai hâte...

Journal,

La musique m'envahit. L'immense vibrato qui parcourt mes sens, dresse mon épiderme, fait frissonner ma peau. Je brûle, c'est chaud, ardent. C'est beau, et je vois ces lumières. Partout des violets pâles, des rouges lumineux.
J'ai l'espérance Journal. J'ai l'espérance et j'ai les mots. J'ai l'espérance et j'ai les petits moments que l'on savoure. Je n'ai pas le droit de m'arrêter sur autre chose.
Levons la voile. Voguons haut sur les mers derrière le soleil rouge.
Ne nous arrêtons pas.

Un petit corps froid. Il a disparu.

Adieu.