Journal du mois de novembre 2009.

Nouvelles nouvelles entre les lignes

Cher journal,

Comment exprimer mes plus sincères sentiments de... honte.
Comment expliquer ce qu'est la vie. Ce qu'est l'Amour. Ce qu'est le hasard des choses aussi.
Toute ma vie je la résume en une phrase: "Je suis désolée".

Toujours été trop bonne, trop conne, trop gentille. Naïve. J'ai toujours voulu aimer les gens, même s'ils ne m'aiment pas en retour. Tu me menaces de mort? Soit, je ne te dénoncerai pas, car ta vie serait trop malheureuse en prison. Tu as envie de me frapper? Soit, si à toi ça te fait du bien. Car nul n'est méchant volontairement, comme a dit ce cher ... Platon ?

Je sais, je suis idiote. Je suis aussi très lâche. Mentir est ma vie, je suis une hypocrite. Je veux juste vous préserver et ne pas blesser par la vérité, même si c'est la meilleure chose à faire.

Alors crois-moi, toi à qui j'ai fait du mal, crois-moi sur parole, quand je t'annonce que je souffre de ta douleur. Et que je suis désolée.

J'ignorais qu'il y avait un journal qui se cachait parmi nous =o

Un parfait exutoire ?

Les paroles s'envolent mais les écrits restent.

Cher Journal,

Effectivement. Nos humeurs changeront, nos tristesses se mueront en joie, mais toujours dans ces pages nous auront les souvenirs de nos peurs, de nos doutes, de nos déboires passés. C'est un peu de nous que nous laissons dans ces pages en faisant couler entre tes lignes nos larmes et les flots de nos amertumes soudaines et angoissantes. Toi tu te souviendras de tout cela.
Je ne sais quel but ça a. Peut-être avons nous besoin d'écrire pour nous soulager -quel mot bizarre que carthartique, ou alors peut-être attendons nous que quelqu'un d'autre lise nos mots et vienne nous secourir dans un moment de détresse. peut-être le faisons nous consciemment, ou peut-être que non.
C'est bien compliqué. Regarde je glisse mes veines dans ces phrases en sachant que tu ne me répondras pas. Tu sais. Enfin bon.
Oula. Petits groupes de mots d'un coup. Comme dans mon dernier texte.
Bon bon bon.
Plus rien à dire.
A la prochaine. Foie.

Hello twa.

Dix bonnes minutes passées à fixer mes doigts immobiles sur le clavier. C'est fou comme c'est intéressant, des doigts. Ha ha. Du mal à mettre mes idées en place, en ordre. Elles sont là, bien sûr qu'elles sont là, mais justement, elles ne font que ça. Impossible de les organiser, d'en faire quelque chose de concret. Restent les mots, qui sortent de façon hasardeuse. Je pourrais écrire n'importe quoi. Je pourrais ne pas écrire. Je pourrais. Mais je ne le fais pas. C'est comme tout à l'heure. Je pourrais partir. Moi, ça me plairait. Mais ce n'est pas une question de plaire ou pas. Mais je ne le fais pas. Les choses sont déjà assez compliquées. Je ne raye pas l'option, si je sens que c'est ça ou rien, je saurai prendre la bonne décision. C'est étrange, cette sensation d'avoir un tel pouvoir sur soi-même alors que l'emprise qu'on a sur le reste... quelle emprise?

Cher journal.

Je n'avais pas écris ça depuis mes douze ans ! Ah ah, j'adore !

Ce que j'adore un peu moins, c'est cette propension qu'on certains à faire chier leur entourage. Honnêtement, ça ne serait pas plus simple d'être poli et bien élevé ? La moindre des choses c'est quand même d'avoir un tout petit peu de respect pour ceux qu'on dit considérer comme ses pairs.

Enfin... On va faire semblant que c'est pas grave !

A une prochaine envie d'écrire

Hello twaa <33

Comme au début, tu te souviens? Quand je te parlais dans mon journal. Heureusement que tu es là, tu sais. Il y a juste toi qui arrive à quelque chose avec moi. Marie t'écoute, toi. Heureusement, parce que moi elle ne voulait pas m'entendre. Elle va aller faire ses devoirs, maintenant. Tu seras là, plus tard, han? Après... faut pas la laisser toute seule.

T'adore.

Cher journal,
Parfois il y a des mots durs, il y a des regards glacés, des yeux remplis de pleurs... mais parfois il vaut mieux voir des sourires là où il n'y a que des grimaces... des rires où il n'y a que des grognements... des clown heureux, aux visages torturés par la douleur du chagrin...

Cher journal,

Que le soleil est beau lorsqu'il brille en moi.
Que la vie est douce lorsqu'elle me serre dans ses bras...

L'Enfer recommence, mais je préfère continuer sans me retourner, sans penser au malheureux instants encore à venir. J'ai peur. Avenir.
Je tremble, je suis forte d'être faible. Et pourtant ...

Cher Journal,

Les clowns sont tristes ce soir. Leur yeux cernés par ce maquillage noir et sombre, couverture de ténèbres qu'ils portent sur leurs rides nacrées, pleurent des larmes invisibles. Les pleurs tombent au fond de leur âme, goutte-à-goutte pâle que personne n'entend. Les clowns veulent faire rire ce soir, mais ils n'y arrivent pas. La nuit est sans lune, froide et implacable dans son manteau d'argent qui descend sur la ville dans une brume humide. Les nez rouges sont bleuis par la tristesse des gens qui se serrent les uns contre les autres dans une dernière complicité mensongère.

Chère journal,
Lorsque même les clowns abandonnent leur maquillage, lorsque les acteurs ne récitent plus leurs textes et lorsque les écrivains n'imaginent plus, la vie semblable à un tourbillon de mots dansants sous la pluie éternelle des larmes est comme un livre ouvert sur une page blanche.
Lorsque les oiseaux ne volent plus.

Cher journal,

Si je pleure, c'est de joie. Mais pourquoi personne ne me croit? Tu vois, c'est comme là.. "Tu m'as manqué", et voilà, je pleure. Parce que je suis contente qu'il soit revenu, que ça me fait du bien de lui parler, non? Ou parce que je retenais tout en attendant, et que maintenant je sais que le méchant va sortir..

Il travaille demain, donc il ne restera pas ad vitam eternam, mais c'est pas grave. Il est adorable quand il revient d'une fin de semaine avec sa blonde, il ne me fera pas pleurer. Peut-être qu'il va vouloir que je vienne ce weekend. Ça fait longtemps.. Il me connait. Il sait toujours ce qui est bon pour moi. Je devrais l'écouter plus souvent au lieu de juste profiter du fait qu'il soit là.

Mais il a dit le mot qu'il faut pas. Mais il savait pas, c'est pas sa faute. Mais c'est moins pire qu'hier, quand même. Mais ça reste la goutte (haha, le jeu de mots) qui a fait déborder le vase. Mais au moins c'est pas tout perdu. Mais ça a quand même fait ressortir des choses que je ne voulais pas. Mais j'ai pas envie, demain, l'école. Mais j'ai déjà manqué trop de jours cette année. Mais j'ai pas envie, mercredi, Là-bas. Mais ça j'ai pas le choix.

Hâte qu'il soit là. Pour démêler tout ça. Ou juste qu'il me raconte des trucs, n'importe quoi. Ça fait du bien.

Cher Journal,

La jeune fille attendait, assise là sous l'abri-bus.
L'air glacé fouettait ses joues rougies par ce froid hivernal. Tout autour d'elle régnait le plus beau des silences, et sa respiration rythmait ce néant de souffles sereins.
Elle aimait ce moment quotidien et cette merveilleuse impression d'être seule au monde.
Enfin ... pas si seule que cela.
Un homme s'avançait lentement, portant une valise noire d'ébène. Il était coiffé d'un chapeau tout aussi sombre.
Il venait de s'assoir à côté d'elle. Il n'était pas très jeune, et pourtant pas très vieux non plus. Son âge restait indéfinissable.
La jeune fille le vit bouger les lèvres. La tête déjà en voyage au fin fond de ses utopies, elle quitta cette délicieuse absence.
- Je vous demande pardon ?
L'homme lui fit un sourire.
- Ca va bien?
Et étrangement, c'était tout ce qu'elle avait besoin d'entendre. Cet homme s'inquiétait d'elle, une inconnue. Elle trouvait cela remarquable.
- Très bien.
C'était maintenant vrai.
- Et vous?
- Bien.
Encore un sourire complice.
Maintenant, ils étaient deux à être seuls au monde.

Cher Journal,
Pour la première fois je me sens prête à flirter un peu avec toi.
Même si les mots ne me viennent pas spécialement, les pensées tournent autour de toi. Tu me hantes et pourtant, je ne crie pas violence, je me présente au nom de l'arrogance.

Tu consommes et tu meurs, je me façonne et je pleure.
Toi seul peut me comprendre, me satisfaire. Nous sommes Roméo & Juliette liés jusque dans la mort. D'un pathétique certes, mais d'une tendresse...

Cher Journal,

Je suis malade comme un chien. Je déteste ça, moi il me faut de l'activité, du mouvement, quelque chose qui tourne, virevolte, recule et avance dans une valse effrénée. Là, mon corps ne répond plus. Mon cerveau dicte des choses mais les circuits paraissent enchaînés dans une exaspérante torpeur. J'ai l'impression d'être matière constituante d'un nuage cotonneux.

Cher journal,

Je ne sais pas. Je ne sais plus ce que je fais, ce que je dis. Je ne comprends plus. Je suis complètement perdue. Je n'arrive plus à rien. Je ne suis même pas capable d'aider les gens que j'aime...

Cher Journal,

C'est énervant. J'ai vraiment l'impression d'être un yo-yo ambulant. Parfois je suis content de faire ce que je fais, et puis après je regrette de ne pas avoir procédé autrement. C'est douloureusement crispant. Je ne comprends plus pourquoi une fois je suis bien et une autre je suis au bord des larmes sans pouvoir deviner la raison de ces crises subites. Peut-être que je ne veux simplement pas voir cette raison qui me transperce la rétine. C'est énervant.
Alors je suis énervé. Bon faudrait que j'aille commenter. J'espère que ça aller ici, je m'inquiète.

un peu de temps, un peu d'espace.
Comme un bol air venu d'ailleurs.
Sérénité.
Un moment tranquille, j'en profite pour me faire un voyage virtuel, sur les forums que j'aime!

Cher journal,

Comment lui faire comprendre? Que ce n'était pas moi. Que dans ces moments-là, je ne suis plus moi, que seule ma peur d'être abandonnée subsiste. Que mes actes ne sont rien, qu'ils ne reflètent pas la réalité et encore moins mes sentiments. Que je m'en veux et que je m'en voudrai longtemps. J'espère qu'il me pardonnera, un jour. J'ai peur d'avoir tout gâché. Dans ces moments-là, où la seule façon de me faire du mal est d'en faire à ceux que j'aime. Je ne voulais pas le faire souffrir. C'est moi que je voulais atteindre. Et j'ai réussi. Ce matin j'avais le souffle coupé par la douleur quand je me suis rendue compte de mon acte. J'ai peur de l'avoir perdu. Je ne suis pas sûre d'être capable de le supporter. Je ne veux pas le perdre, rien que le fait d'imaginer, de penser à son départ me fait pleurer de plus belle.

Je t'en supplie. Je sais que je ne suis qu'une sale petite peste égoïste, je n'avais pas le droit de te faire du mal. Je t'en prie, dis-moi que je n'ai pas tout gâché, qu'il reste un espoir, que tout n'est pas perdu. Dis moi que tu m'aimes encore.


Pardon petit homme. Pardon...

Les clowns sont des anges déguisés
Et c'est le temps qui éfface leurs rides
Dans l'ombre naissante des rires des enfants.
Angel

Cher journal,
Une fois de plus, je suis les sourcils froncés, les joues glacées, le regard perdu dans le lointain. Je regarde l’avenir. Je ferme les yeux et je vois le passé, comme des cauchemars à oublier, à effacer, car il y a des choses que je n’ose pas regarder en face. Et, comme sortant de ma caverne obscure, le soleil m’éblouit. Les rayons du soleil lèchent mon visage. Il n’y a pas de nuages à l’horizon, seulement ceux de mon âme torturée de cris. Maintenant que je ne suis plus cet enfant, j’ai mal aux yeux. Maintenant que je n’ai plus l’innocence, je me refuge dans ma colère… à vivre dans l’ignorance, j’ai oublié de regarder la vérité en face. J’ai ainsi passé de longues nuits à penser à ma vie, à son avenir. A avoir des douleurs dans le ventre. Aujourd’hui, je veux me libérer de cette ignorance, et je veux savoir quelle est cette vérité que l’on me cache. Je sais, parfois celle-ci fait beaucoup plus mal que le mensonge. Mais je ne peux plus vivre dans cette demi-obscurité ! Je voudrais surtout arrêter de penser. Je voudrais surtout essayer d’oublier ces longs moments parfois si tristes. J’aimerais grandir dans mon cœur autant qu’il est grand dans le sien. Oui, cher Journal, pourquoi tu m’écoutes quand je te dis tout ça ? Pourquoi est-ce que tu prends la peine de m’écouter ? Alors que j’ai l’impression de ne pas avoir assez d’importance. Comme si ton cœur était si immense qu’il pourrait accueillir toutes les douleurs du monde. Mais te parler est aussi difficile que de regarder les autres. Si j’écoute les autres, je n’ai que le reflet de mon silence et tout cela m’effraie. Alors, est-ce encore la peine de souffrir de cette inutile absence ? Moi qui sentait autre chose…