Level 2 : « La rencontre » [ Championnat 3 ]

LEVEL 2 CHAMPIONNAT 3
"La rencontre"

Après la petite pause des vacances qui a suivi le Level 1 sur le thème de la chanson « Le Vent l'emportera » de Noir Désir, nous reprenons la Course aux rêves avec un second sujet ! Cette fois-ci, il va vous être demandé de travailler sur une photo !

Sujet et contraires ci-dessous !


Sujet et Contraintes Poètes

Sujet : A partir de la photo postée ci-dessous en spoiler, vous devez écrire un poème sur le thème de la rencontre. C'est un sujet que nous n'avions jusque là pas encore approfondi, et je le trouvais intéressant. J'ai choisi cette photo-ci dans un but précis : cette rencontre doit se passer en hiver, et si possible en milieu forestier. Le type de rencontre n'est pas spécifié : il est conseillé de narrer la rencontre avec une personne, pour que votre production soit plus originale, mais celle-ci peut très bien avoir lieu avec un animal. C'est donc un thème relativement libre, excepté quant à l'obligation pour le scène de se dérouler pendant en saison hivernale.

Spoiler:

Notes : La rencontre peut être positive ou négative, à vous de voir !
Le poème peut être à la première personne du singulier/pluriel comme à la troisième tant qu'il respecte le thème et les contraintes ! ( je ne vais quand même pas vous demander d'utiliser « je » à chaque fois ^^ !

Contraintes :
Si le Level 1 n'avait pas de contraintes particulières, j'en impose quelques unes pour celui-ci.

1 ) Le mot « neige » ne doit pas être présent dans votre poème, mais le décor doit néanmoins en être pourvu. Utilisez donc des métaphores et des substituts !
2 ) Deux mots obligatoires à placer dans votre poème : « cristal », « train ». Je précise que vous n'avez pas le droit de les accorder, ils doivent rester tels quels dans le poème.
3 ) Vers libres ou classiques, ainsi que leur nombre ( faire quand même plus de 6 ou 7 vers ), sont au choix.

Rappel des Participants -> Gagnants du Level 1 qui participent à ce Level 2 -> Malia, Rahl, Serp', Jérome Jouret, Arkham.

Bonne inspiration, j'espère que le thème vous plaît !
Merci de poster vos productions ci-dessous, comme d'habitude !

Clôture le mercredi 20 janvier.

Ange du mercredi

C’était sur le chemin,
J’étais assis sous mes cartons,
J’avais mis mon bonnet exprès,
J’avais mes pantoufles trouées,
Oui, j’adorais marcher,
Ce jour là j’avais vraiment froid,
Personne pour me donner la pièce,
Le vent glacial faisait parti de ma vie,
J’étais bloqué dans une image,
L’image du clochard malheureux,
Je crois que c’est ce jour là,
Que je l’ais rencontré,
Un peu comme on rencontre la providence,
Je regardais mes pieds,
Je n’osais même pas pleurer,
C’était comme ça,
Alors elle s’est penchée sur moi,
Alors elle m’a touché le menton,
Levant les yeux, le front et le menton,
Je la découvrais,
D’abord ses petits pieds,
Puis ses petites jambes,
Puis sa jupe,
Toute rouge, comme éclatante,
Sa ceinture, en cuir,
Son buste, son col roulé,
J’avais oublié qui j’étais,
J’avais oublié tout ce blanc,
Je me plongeais dans son regard,
La tête sous mon bonnet,
Elle avait même réussi à me faire sourire,
Un sourire de cristal,
Une joie de bon cœur,
Ma respiration de train à vapeur,
Mes vieux doigts gelés,
Puis elle est partie.

J’ai beau essayé de chercher
Tous les jours sans relâche,
Ses pas dans la poudreuse,
Sur ce fichu chemin où je dors,
Ce sentier qui me mène à la mort,
Tu étais mon ange, l’Ange du mercredi.

Ne pars pas.
Tes pas s'effacent déjà
Du sol maculé de blanc,
De mon esprit, du néant.

Douce torpeur envahit
Corps d'enfant, âme de roi
Couché à genoux, d'effroi,
Sur ce sol qui est mon lit.

Dans un élan j'abandonne
Au sentier tous mes regrets,
Adieux aux moments surfaits
Et j'entends mon coeur qui tonne.

Et j'entends aussi le train,
Mais je suis déjà perdu,
Je ne me tais même plus
Face au cristal que j'étreins.

Autour de moi le ciel pleure.
Sur mon visages, ses larmes
Brûlent, me laissant sans armes
En attendant que je meure.

Je ne te demanderai qu'une chose. Ne viens pas pleurer sur ma tombe.

Spectre-miroir au creux du bois

A marcher sur les pas des blanches auréoles
Sur les flaques de glace, sur le cristal de l'eau
On se perd bien souvent. Et le froid nous affole
Et on s'enfonce encore dans les bois hivernaux.

Alors, à cet instant, on rencontre un regard
On rencontre un enfant que l'on croyait perdu
On rencontre notre âme, avant qu'il soit trop tard
Qui nous montre un moment ce que l'on n'a pas vu...

On se rencontre soi. On s'évite, on se fuit
Mais on ne s'oublie pas. On rencontre la vie
Avant que le train parte ; qu'elle reste en arrière
On rencontre l'esprit de nos propres misères.

Il est là, pâle aussi, peut-être encore plus blanc
Que le manteau de pluie qui couvre les feuillages
Il nous contemple, ainsi, voyant à travers l'âge
Ce qu'il est devenu -nous sommes son présent.

Évanescent, obscur, infime,
Il nous montre la voie vers le bord de la rive
Et nous regarde encore quand le futur arrive
Pour dessiner les autres rimes.

Une once de réconfort

L’âme en peine j’errais
Dans un bois de cristal.
Perdue je me cherchais
Dans ce froid hivernal.

Le train de mes pensées,
Véhicule fantôme,
M’avait alors guidée
Vers ce lieu monochrome.

Tout n’était que silence,
Seuls mes pas étouffés
Violaient de leur cadence
L’endroit immaculé.

Quand j’entendis gémir
Un buisson délavé,
Je me sentis blêmir
Et me mis à trembler.

J’ai marché lentement
Vers cette étrange plainte,
Irrésistiblement,
Et ma peur s’est éteinte.

Elle gisait blessée,
Allongée sur le dos,
La patte ensanglantée
Piégée dans un étau.

L’once m’a regardée,
J’ai pu voir dans ses yeux
Qu’ils voulaient m’adresser
Un appel silencieux.

J’aurais pu me sauver,
Ne pas la secourir,
Pourtant n’ai pas songé
Un instant à partir.

Je me suis approchée
Avec délicatesse,
Et je l’ai rassurée
D’une tendre caresse.

Puis je l’ai libérée
Dans un calme sans nom,
Et sa plaie j’ai pansée
D’un foulard de coton.

La panthère blanche,
A l’aura hypnotique,
M’a montré ce dimanche,
Son pouvoir fantastique.

Elle est devenue femme
Sous mes yeux ébahis,
Muse des mélodrames,
Dans un destin maudit.

Dans un souffle elle a dit
Que nul sort fut jeté,
Que même la magie
N’en détenait la clé.

Depuis l’aube des temps,
Tous ceux de sa lignée
Ont eu ce don puissant,
Changeant à volonté.

Sous le clair de la lune
Dans l’étendue gelée,
La belle dès la brune
S’est métamorphosée.

Puis elle a disparu
Dans la forêt déserte,
Son secret s’est perdu,
Sa confidence offerte.

Cette rencontre brève
M’a prouvé l’impossible,
Près des portes du rêve,
J’ai vu l’indescriptible.