Sujet: Level 1 : « Le vent l'emportera » [Championnat 3] Dim 22 Nov - 16:49
LEVEL 1 CHAMPIONNAT 3 "Le vent l'emportera"
Bonjour à tous ! Vous êtes nombreux à vous être inscrits pour ce troisième championnat de la Course aux Rêves qui commence aujourd'hui, dimanche 22 novembre ! Que vous voyez poète ou écrivain, vous allez devoir travail tout au long de cette édition d'Hiver sur des images et des chansons. Je souhaitais en effet faire un concours un peu plus dirigé vers l'audio et le visuel, étant donné que le dernier championnat était davantage porté sur des sujets faisant travailler l'imaginaire. Cela peut je pense donner des productions très poétiques en fonction de la façon dont vous développerez les sujets, et j'ai hâte de voir la manière dont vous appréhenderez cela !
Vous commencez donc le Level 1 en chanson ^^ !
A vos plumes !
Sujet et Contraintes Ecrivains
A partir de cette chanson de Noir Désir ( ne vous occupez pas du clip, l'image ne compte pas pour ce premier Level ), vous devez écrire une nouvelle ( ou texte ) d'une page Word ou Open office maximum et d'une demi-page minimum sur ce qu'elle vous inspire, le but étant de laisser aller vos sentiments et votre imaginaire !
Pour ce premier Level, vous devez essayer de partir sur des tons plutôt lyriques. Vous devez en fait travailler plutôt sur un registre amoureux, romantique, ou mélancolique, qui laisse passer beaucoup d'émotions de de sentiments. Le but de cette première étape du championnat est de travailler sur la mélancolique amoureuse. Essayer de respecter le plus possible le sujet, mais ne vous inquiétez pas, ce Level vous laisse quand même beaucoup de libertés.
Merci de poster vos productions ci-dessous ! Note : Si vous aviez oublié de vous inscrire dans le post d'inscription ici, mais que vous souhaitez finalement participer à la Course, il n'y a aucun problème, merci simplement de me le signaler ! Clôture le dimanche 6 décembre.
ecrits-et-plumes Sage Plume
Sujet: Re: Level 1 : « Le vent l'emportera » [Championnat 3] Mar 24 Nov - 22:50
Bon je me lance.
Poussières aux vent.
Une bourrasque de vent me fouette le visage en laissant dans son sillage les dernières senteurs de notre amour. Dans le ciel, dessiné par les étoiles ultime image de ton visage dans un message lumineux qui m’indique le chemin d’une route sans lendemain. Assis sur le bord d’une route, je t’imagine naissant dans ton sourire s’effaçant avec le souffle froid du zéphyr. Perdu dans les contemplations de la mer qui ondule et du sable qui tourbillonne je revois notre étreinte, mes mains au creux de tes reins. Une caresse, dans une bourrasque, glisse sur ma peau comme tes doigts de satins qui étaient les seuls à pouvoir essuyer les larmes qui me rongeaient le visage. Dans tes yeux se dessinaient la tristesse de ton amour volé, de notre amour volé qui s’auréolait de malheur et qui a tué ton cœur. Si tu savais comme tu me manques, comme les sentiments me mitraillent quand je regarde la lune qui me rappelle la lumière de tes rires et la couleur de ta peau. Alors pour oublier toutes ces plaies qui nous tiraillent je goute aux chemins, à ces lignes de terres froides dans lesquelles nous sommes tombés un été maintenant passé. Je revois dans le temps, toutes nos étreintes de velours qui annihilaient les chants de notre désespoir après cet horrible au revoir. Dans un lit tout a fini, le bonheur et la rancœur et puis tout est aussi né, la peur et le début de nos épreuves. Le souvenir de ta bouche me reviens, cette pétale de rose qui sur mon cœur venait se faner. Tu sais je t’aime. Je t’aime dans chaque bourrasque. Je t’aime sur les monts venteux depuis que j’ai été appelé par la route à cause des bribes de mes souvenir. Et je te revois, allongé et souriante, une main sur le cœur un regard trop lointain. Je te revois sur sa tombe, dans un souffle, un murmure tu m’as annoncé que tu voulais l’aimé bien au-delà de moi, bien au-delà de toi. Alors tu as pris le tout dernier taxi pour la galaxie. Tu la rejoins dans mon ultime sanglot, pour revoir notre enfant balayé par le vent.
Et ce soir, face à la mer, face à ses vagues que j’aiment et qui me rappellent les ondulations de ta chevelure , j’attends. J’attends. Et puis la marée monte, dans le creux de mon cœur elle submerge tes poussières et emporte mon corps. Tu sais, mon ange, le vent ne peut que nous porter.
Angelight Plume Réfléchie
Sujet: Re: Level 1 : « Le vent l'emportera » [Championnat 3] Mer 25 Nov - 17:01
Douleur Inavouée
Du froid sur mes joues. Il les dessine, les contourne, les caresse. Sa douceur incommensurable secoue mon âme de terribles frissons. Et le vent d'hiver souffle, insolent, sur la sphère qu'est cette Terre. Des flocons fusionnent avec les gouttes de pluie qui ruissellent sur un sol déserté. Et j'expire, un nuage de blancheur s'évanouissant en volutes gracieux vers des horizons bien sombres. Là bas, un orage se prépare, j'en perçois les flashs des éclairs furieux. Là bas, un orage gronde. Un putain d'orage.
Je suis seul sous l'assaut de cette pluie torrentielle dont les gouttes sonnent comme des gifles lorsqu'elles m'atteignent. Isolé dans ce coin de désolation, de pourriture, de roche marbreuses et d'autres déchets. Je n'ai que la glace, autour de mon cœur, comme seule compagnie. Charmante, car elle se tait. Sadique, car elle ne dit mot. La salope. Mais je m'en fou.
Je me fou de tout ce qui existe sur cette putain de terre de merde. « Pourquoi la vie ? » Bah c'est comme ça et puis c'est tout, il ne faut pas se poser de questions. « Pourquoi tu pleures ? » Tu préfères que je te tape ? « Pourquoi t'es con ? » Bonne question, peut-être parce que je suis humain ? Ah ! Les humains, parlons-en des humains ! Dites moi donc pourquoi ils chient les humains, sur cette planète où tout est noir par delà cette peinture rosâtre qui recouvre tout ?
Je souffle, comme le vent, et je me calme au son imaginé de quelques accords de guitare. Alors que je sors une maudite cigarette, que je m'énerve à tenter de l'allumer sous les flots, et qu'enfin, j'en respire l'immonde fumée, je sens en moi comme une démolition. Une odeur d'explosion, inexplicable et poussiéreuse, me fait tousser à m'en recracher les poumons. Et je tousse et je crache, toussant et crachant encore, tombant à genoux, pensant mourir maintenant.
Je vais m'assoir sur une tombe. Une tombe de ce cimetière à moitié abandonné, où la végétation verdâtre assit jour après jours son pouvoir envahisseur. Je me laisse tomber en arrière, le regard droit vers le ciel qui continue de m'asperger délibérément. Tout est contre moi. Mais je m'en fou. Je suis un homme. Je ne pleure pas.
Je repense à cette entrevue, ces prunelles océaniques qui éclairèrent les miennes. Je songe à notre première étreinte, à la chaleur de son corps. Je pense à mon ancien bonheur, comme on regarde le foyer mourant d'une cheminée fumante, calcinant les dernières braises de ce qui fut un véritable brasier. Je me souviens de notre premier baiser, cette suave douceur passionnée, ce duel entre la tendresse et la fougue, la puissance de mes émotions à découvert. Et cette nuit où je suis devenu un homme, un homme d'amour, un homme comblé …
Un homme qui ne devrait pas pleurer. Mais mes larmes ruissellent comme la pluie qui s'écroule dans mon univers, à la manière du ruisseau de sang qui coulait de ta tempe, quand tout s'est arrêté. Et je hurle, comme un animal blessé, comme un fou qui appelle la mort à s'en rendre malade, comme un cœur écrasé qui ne veut cesser de battre, comme tu as crié dans ta douleur … Et je m'écroule sur le sol, heurtant ta dernière demeure, comme le destin est venu nous frapper dans la voiture où nous échangions notre dernier regard, avant de nous séparer à jamais.
Je pleure. Je pleure pour toi, mon amour. Je pleure pour ce nous qui n'a pas duré. Je pleure cette mort qui nous a déchiré. Et il n'y a que le vent pour porter les sanglots de mon cœur en fusion …
Satine Plume Réfléchie
Sujet: Re: Level 1 : « Le vent l'emportera » [Championnat 3] Dim 29 Nov - 21:14
Agonie sentimentale
Attendre. Attendre encore, toujours. Attendre son bon vouloir, attendre qu'elle revienne. Attendre ses yeux bleus et ses mains de velours. Attendre que le passé revienne, sans aucun espoir de salut. Je dois avoir l'air misérable, à ressasser de sombres pensées en concentrant mon regard sur le whisky au fond de mon verre. Je lève péniblement la tête sur l'horloge qui cliquette. Trois heures que je suis là, avachi dans mon vieux fauteuil défraichi, les yeux hagards dans mon verre de whisky. D'ailleurs, le goût acre de la boisson qui hante ma bouche commence sérieusement à m'écœurer. Je grimace, prends le temps de secouer mes jambes endormies, et me dirige péniblement vers la cuisine. Comme partout dans mon pitoyable logement, le noir règne. Je tâtonne un peu, m'empare d'une bouteille d'eau et bois à long traits. Peut-être que j'essaye désespérément de combler le vide que je ressens en moi. Cet abîme béant, ce trou noir qui avale tout mon être, qui veut que je sombre définitivement. Ce gouffre dans lequel je refuse de tomber complètement, même si j'ai déjà fait un bon bout de chemin. Le liquide coule lentement dans mon organisme affaibli, ne changeant absolument rien à mon mal être. Par contre, il m'a bien débouché le nez, je me rends compte à quel point mon appartement sent mauvais. On dirait qu'un cadavre a séjourné ici. Ce qui est plus ou moins le cas, me direz-vous. Incapable de surmonter ma paresse maladive, je renonce à ouvrir les fenêtres et vais seulement me réfugier sur le balcon. L'air froid de la nuit me prend au collet, me coupe le souffle. Ma maigre robe de chambre ne fait pas le poids. Pourtant, je reste là, frottant mes mains l'une contre l'autre. Jusqu'au moment où je réalise que j'ai des poches pour les y mettre. Dans l'une d'entre elles, je trouve un paquet de cigarettes malmené et un briquet presque vide. Je les considère longuement, me souvenant du temps où ce n'était pas elle qui occupait mes pensées, mais ces petits tubes de tabac. Finalement, je cale la Philip Morris entre mes doigts et je l'allume d'un mouvement expert. La fumée se mêle au brouillard ambiant, elle m'envahit, elle se disperse dans mon corps. Poison mortel, elle envahit mes organes, elle s'insère dans les failles. Elle trouve le chemin qui mène à mon cœur replié, refermé. Elle libère le flot de sentiments, de tristesse, d'amertume que j'avais caché là il y a des mois. Tandis qu’elle s’échappe par ma bouche, je sens sur mes joues un liquide s’écouler. J’ai beau lever les yeux, scruter les cieux, je n’aperçois pas de pluie, aucune goutte tremblotante. Refusant d’admettre l’évidence, je tapote le haut de mon crâne, mes cheveux mi-longs. Secs. Un éclat de rire secoue ma carcasse amaigrie, sortant des profondeurs de mes entrailles, retentissant dans la nuit. Après tout ce temps de douleur muette, de repli sur moi, je pleure. Enfin.
Marie Admin
Sujet: Re: Level 1 : « Le vent l'emportera » [Championnat 3] Dim 6 Déc - 1:07
Si belle
Les larmes maculent ses joues déjà rougies par le froid.
« C’est la neige » proteste-t-elle. Mais je n’ai rien dit, je n’aurais jamais osé. Elle est si belle. Briser ce tableau parfait…
Ses mains jointes en une prière s’engourdissent lentement, les flocons de neige qui s’y posent cristallisent puis disparaissent tout en douceur. C’est dans l’ordre des choses. Tout autour, les maisons fièrement décorées nous renvoient des souvenirs de nos Noël d’autrefois. Chaleur, proximité, gaité. Bonheur. L’espace d’un instant au moins.
Dans ses yeux valsent sans bruit les chants qui se sont frayés un chemin jusqu’à nos oreilles. Des chants plein de rire, plein de gens. Moi je la regarde et je souris. Je la regarde et je la trouve belle. Qu’importent ces rident à son visage et ces tremblements qui trahissent une présence d’un autre âge.
Le froid s’immisce entre nous tel un coup de vent et la fait frissonner. L’engourdissement dans ses membres s’en va, remplacé par cette quiétude envahissante qui est née de toute cette joie. Le froid, toujours présent, profite de ses barrières abaissées. Elle a un dernier regard dans ma direction avant d’être complètement figée ans la glace. Délicatement, je la saisis dans mes bras et continue mon chemin, saluant les rares passants d’un signe de tête. Elle est si belle, il ne faudrait pas qu’elle se brise.
Stylographe Plume Solennelle
Sujet: Re: Level 1 : « Le vent l'emportera » [Championnat 3] Dim 6 Déc - 22:27
Éphémère
Tu cours. Vite. Tes pas rythment mes cris. J’entends ton cœur battre dans ma poitrine. Cours. À un tournant, tu disparais. Le vent est fort, aujourd’hui. Puissant, il sent le brûlé, le sel. Tant de souvenirs. Tu te souviens de cette plage. De cette eau âcre, qui perlait doucement sur ta peau. De ce soleil fumant qui brunissait tes cheveux. De mes mains glissant sur tes joues. De cette odeur moite, humide, intime. De ce sable si fin, si lent à filer entre tes seins. Je t’ai retrouvée, mais tu ne t’es pas arrêtée. Tu avances plus vite encore que le temps. Le temps de notre amour. Éphémère. Tu te rappelles de cet entrelacs de doigts sur ton visage. De la beauté de nos sentiments couplés en une symphonie anarchique. De ce grain de beauté au-dessus de ton nombril. De nos rires tendres sous la pluie. Je cours après toi. Après ces idées posées au creux de tes reins. Les moments silencieux avec toi défilent alors que je cours. Et le vent me guide, comme il guide une mouette. Libre et pure, cette mouette. Tu t’es enfuie, tu as fui ces gouttes slalomant entre tes yeux, ces regards discrets, ces signes qui nous unissaient. Et je cours. Je ne veux pas abandonner. Abandonner ton sourire, ton ombre, alors que la marée monte dans mon cœur. Une eau douce, apaisante, suppliante. Une eau qui me supplie de cesser de courir. Mais le vent me guide. Il a perdu son odeur si particulière. Il ne sent plus notre amour. Il sent le Paris du dimanche soir, il sent le présent et a oublié les souvenirs. Tout disparaîtra.
See' Plume Souvenir
Sujet: Re: Level 1 : « Le vent l'emportera » [Championnat 3] Dim 6 Déc - 22:27
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Et je sais que tout doit disparaitre, que je dois partir. Mais rien ne m’empêchera de t’emmener avec moi. Mes souvenirs me suffiront, là où je vais nul besoin de présence. La route sera longue et au bout rien ne sera. Viens avec moi. Les gens comptent et recomptent sans voir ce qu’ils ont sous les yeux mais toi, tu viens avec moi. Tout déborde et l’on se noie mais toi, tu seras là. Je me retourne et je vois le chemin parcouru, le vertige vient, le vent a balayé toutes les traces, rien ne subsiste à part toi. Et ton souvenir m’accompagne même si tu n’es plus là. Viens avec moi. Montre-moi la route vers d’autres univers. Celle vers notre futur. L’ombre m’envahit et le vent emporte les dernières bribes de toi. Ne me laisse pas. Tout disparaitra. Le souvenir de ces années heureuses me revient et ce message de toi destiné à lui là-bas s’efface. Cela n’a jamais existé. Sauf dans mon esprit. Le vent nous tuera.
La poussière tourbillonne autour de moi et tu reviens comme avant, et je parcours de mes doigts les courbes imaginaires que je connais si bien. Chaque détail me revient, un peu flou. Une voix, un sourire, une présence. Je continuerai. Ils ne me font plus peur. La route est encore longue et je ne sais plus si le chemin est le bon. L’arrivée ne sera qu’une étape. Et je me fous de tout cela, j’avance, les conventions volent en éclats et rien ne m’atteint. Le mirage revient et conforte mes illusions. L’air est empli de ce parfum de passé et le noir parvient à recréer cette scène. Tu étais là, déjà. Et malgré un monde, rien ne pouvait nous atteindre. Je n’ai plus peur, on m’a assuré que tu ne risquais rien et dans l’ombre du soir qui s’endort j’entends ta voix qui murmure et fredonne cette chanson qui fut la nôtre et je sais que nous y arriverons. Ce désert n’est rien d’autre qu’une chimère de même que ce palais, connu un autre jour et rien ne nous arrêtera. Bien d’autres que nous ont échoué et les morts reviennent nous hanter mais nous ne sommes pas comme eux. Le vent nous portera.
Tout disparaitra, mais tu resteras.
DARK DRAGON Admin
Sujet: Re: Level 1 : « Le vent l'emportera » [Championnat 3] Dim 6 Déc - 23:17
Poussières de toi
Je marche, un léger sourire flottant sur mon visage creux. J'avance, toujours plus loin, toujours plus près de mon but ultime, une goutte de sueur perlant du bord de mon large chapeau que je redresse avec l'index. Une main moite sur mon coeur, je lève mes pas vers le ciel ardent et foule le sable du grand désert. Le sable blanc, fin et délicat. Le sable traître, vicieux et maladif. Mes yeux furtifs brûlés par le soleil scrutent le paysage, là-bas vers l'horizon qui me rend son regard sans fin par un jeu de mirages. Mes bottes soulèvent des cohortes de poussières qui s'envolent et s'échappent, se dissoudent et me perdent dans leur danse effrenée ponctuée par les battements sourds de ma cadence déhanchée. J'avance, toujours plus loin, toujours plus vite, me rapprochant à chaque pas jauni par la distance de l'objectif que je poursuis. L'astre père frappe fort.
Je passe une langue humide sur mes lèvres désséchées. Foulant toujours et encore l'étendue hasardeuse et chaotique, je plonge la main dans la poche de ma chemise et en retire un bout de parchemin à moitié recouvert par le sable. Plissant mes paupières ensevelies, je scrute d'un oeil avide le morceau de papier raide, ponctuant mon avenir d'un clin d'oeil silencieux. Fixant à nouveau un point mort devant moi, je fais tourner la chose entre mes deux doigts fissurés, savourant l'intense crépitement de la matière sur ma peau durcie par le temps. Je sens que ma chance se rapproche. Celle que je ne laisserai pas passer. Le feuille se déchire une dernière fois sous mes ongles crasseux et l'incertitude de mon passé va se perdre à nouveau dans les sillons muets des dunes versatiles. Un croissant étrange tord ma bouche d'un geste nonchalant. Le vent tiède souffle fort.
Le sable claque violement contre les pans de ma tunique et flagelle ma conscience rassurée. Je continue à avancer, affrontant mon destin anguleux, m'aventurant toujours plus loin entre les traces profonces du chemin mouvant dans lequel mon corps se soumet à la noble sentence de la nature. Le souffle chaud parcourt mes membres frisonnants et fébriles qui jouissent hardemment de la pénombre doucereuse qui tombe sur les choses comme une chappe de vie. Le sol s'échappe de mon champ de vision et mes pieds craquelés s'enfoncent dans la nuit hostile, sombre et inquiétante. L'espace noir et profond engloutit jusqu'à l'aube rougeâtre le silence de ma marche, et dans un sommeil éveillé j'effleure de ma bouche l'air aride du monde. Je m'efface peu à peu le temps d'un souvenir, mais la feuille jaunie tournoie dans mon esprit comme une promesse sacrée. Le visage apparaît. Le silence sonne fort.
Ma main malmenée serre dans sa paume le fruit de mes espoirs qui lentement s'effritent dans le froid de l'aurore. J'inspire doucement de lentes goulées d'air, laissant le parfum suave s'enfuir dans mes poumons comme le sable endormi qui en tourbillonant me rapporte l'image de tes yeux enlisés. Je pense aux bribes vaporeuses de ton souvenir figé, maintenant perdu quelque part dans la clarté nouvelle du désert tourmenté. Mes doigts s'emmêlent une dernière fois, silhouettes voilées par la tempête mère, et une goutte de sang tombe au ralenti dans l'étendue blanchâtre qui recueille en son sein mon dernier souvenir. La lame brille un instant entre deux grains farouches, puis plonge lentement dans l'oubli cotonneux.
Nous ne sommes plus qu'un. Le désert respire fort.
DARK DRAGON Admin
Sujet: Re: Level 1 : « Le vent l'emportera » [Championnat 3] Mar 8 Déc - 0:26
MERCI POUR VOS PARTICIPATIONS ACTIVES, LE SONDAGE POUR DEPARTAGER LES CONCURRENTS A CE PREMIER LEVEL DU CHAMPIONNAT 3 SERA POSTE TRES PROCHAINEMENT !