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| Correction - Le Secret de l'Ordre par Pacô (13/04) | |
| | Auteur | Message |
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marmotte Plume Légère
| Sujet: Correction - Le Secret de l'Ordre par Pacô (13/04) Lun 13 Avr - 14:57 | |
| J'ai adoré ton texte et j'ai vraiment envie de savoir la suite.
Il y a cependant quelque petits détails qui m'on chagriné.
"Chloé n'aimait pas vraiment la caféine, optant principalement pour des boissons plus sucrées et, si possible, fruitées. Mais les fruits, et surtout les agrumes, n'étaient pas monnaie courante à Denzer"
Bon ça se passe dans le futur, et au dessus tu décris les boissons qui se font sous forme de poudre puis de l'eau alors pourquoi les boissons fruitées ne pourraient-elles pas être réalisées de la même façon? Surtout que, de nos jours les scientifique nous encouragent a mange des fruits alors on peut s'imaginer que c'est encore le cas plus tard.
"Votre juridiction ne s'étend pourtant pas jusqu'ici." Elle n'a pas le droit de faire se qu'elle veut de son temps libre? De plus dans le deuxieme chapitre j'ai eu l'impression qu'elle travaillait dans un grand bureau avec beaucoup de monde. Alors s'ils se mettent a surveiller chacun de leurs employés, voila ça ma fait bizarre.
""Rien de mieux pour alimenter les quolibets du quartier" "Quelques clients commençaient même d'ailleurs à se redresser et à sortir"
Si les autre clients adorent les commérages ils seraient restés un peu plus longtemps non surtout que leur échange n'a pas duré très longtemps, ils s'en désintérressent trop vite à mon goût.
"L'heure demeurait néanmoins tardive" " à présent les vingt-trois heures trente passées" Moi je m'attendais à ce qu'il soit plus de minuit.
"la confia à un garçon venu l'accueillir" Bizarre dans un simple café d'autant plus qu'il m'a pas l'air très bien fréquenté.
"évitant le plus possible l'écho de ses talons qui claquaient sur le parquet moyennement ciré." Moi j'adore quand mes talons y claquent^^ sinon j'en mettrais des qui font pas de bruit.
Voila je chipote peut être mais je veux la suite! | |
| | | Pacô Plume Réfléchie
| Sujet: Re: Correction - Le Secret de l'Ordre par Pacô (13/04) Lun 13 Avr - 15:49 | |
| - Citation :
- Bon sa se passe dans le futur, et au dessus du décris les boissons qui se font sous forme de poudre puis de l'eau alors pourquoi les boissons fruité ne pourraien t'elle pas etre réalisé de la même façon? Surtout que de nos jours les cientifique nous encouragent a mange des fruits alors on peut s'imaginé que c'est encore le cas plus tard.
C'est pas tellement du futur... C'est un autre monde . Un monde où même si on peut s'arranger à refaire le goût du fruit, on ne peut pas redonner ses vitamines bienfaitrices. - Citation :
- Elle n'a pas le droit de faire se qu'elle veut de son temps libre? De plus dans le deuxieme chapitre j'ai eu l'impression qu'elle travaillait dans un grand bureau avec beaucoup de monde. Alors s'ils se mettent a surveiller chacun de leurs employers, voila sa ma fait bizarre.
Là, ça s'explique. Ils ne surveillent pas TOUS les employés, mais CETTE employée. Encore une fois, elle a fait partie d'une sombre affaire, qui l'effraie aujourd'hui. Une sombre affaire qui est, comme le précise MacLafey, contre l'Ordre et qui s'est déroulé dix ans plus tôt. On peut comprendre que l'Ordre garde un oeil sur elle. - Citation :
- Si les autre clients adorent lescommérages ils seraient rester un peu plus longtemps non surtout que leur echange n'a pa duré très longtemps, ils s'en désinterressent trop vite a mon gout.
Là tu as ptètre raison et je vais revoir... Mais j'avais surtout au début montré le fait que ce soit marrant qu'un pauv' type reçoive une si belle femme à sa table (truc qui fait jaser). Sauf que ensuite, vu la tournure de la discussion, vu le nom de l'Ordre prononcé, la situation devient beaucoup moins drôle et il fallait mieux s'éloigner avant d'avoir des ennuis. - Citation :
- Moi je m'attendais a qu'il soit plus de minuit.
Pour une boîte de nuit, c'est tôt. Pour un bar, ça commence à faire tard. Et n'oublions pas que nous sommes sous un régime avec un couvre-feu... là ça fait encore plus tard. - Citation :
- Bizarre dans un simple café d'autant plus qu'il m'a pas l'air très bien fréquenté.
C'est une femme... - Citation :
- Moi j'adore quand mes talons y claquent^^ sinon j'en mettrais des qui font pas de bruit.
Oui mais peut être que tu adorerais moins si tu voulais te faire discrète et pas trop remarquer . Enfin, merci de ta lecture. Je pense mettre la suite sous peu . | |
| | | *_Ziloo_* Plume Solennelle
| Sujet: Re: Correction - Le Secret de l'Ordre par Pacô (13/04) Ven 17 Avr - 20:35 | |
| - Citation :
- Chapitre 1 - Les rappelés.
La petite cloche de la porte du café tinta lorsque cette dernière se referma sur la nuit. John ne releva même pas la tête, trop occupé à contempler d'un air attentif son verre de whisky. Une femme qu'il connaissait pourtant bien se tenait dans l'entrée. Malgré les années qui s'étaient accumulées depuis leur dernière rencontre, son visage paraissait toujours aussi jeune et brillant. Elle déboutonna les pressions de sa veste grise, qui se rabattait en un col retourné sur la poitrine, et la confia à un garçon venu l'accueillir. Elle passa les quelques mèches de cheveux, ébouriffés par le vent hivernal de cette fin janvier, à l'arrière de ses oreilles puis balaya de son regard farouche l'ensemble de la pièce confinée. Une forte odeur de caféine et de bière mousseuse atteignit ses narines. Les bavardages, plutôt bruyants, constituaient le fond sonore de la salle. L'heure demeurait néanmoins tardive et il était assez étonnant que les clients n'aient pas encore daigné rejoindre leurs foyers. Elle s'accorda quelques pas vers le comptoir, évitant le plus possible l'écho de ses talons qui claquaient sur le parquet moyennement ciré. De là, elle pouvait toiser toutes les tables et repérer celui qu'elle cherchait. John MacLafey. Elle s'arrêta sur plusieurs têtes, toutes aussi inaccessibles à son esprit, puis aperçut brusquement un chapeau noir. Un douloureux souvenir surgit de son passé mais elle tenta de le réprimer du mieux qu'elle put. Ce chapeau représentait pour elle tout ce qu'elle était désormais. Relevant les manches de son chemisier blanc qu'elle s'était offert dans l'un des plus luxueux magasins de Denzer, elle se dirigea vers l'homme solitaire au fond de la pièce. Cet énergumène avait pas mal fait parler de lui dans les journaux, une décennie auparavant, mais aujourd'hui, il tombait dans l'oubli. Barbe hirsute, bedaine naissante et haillons trouvés elle ne savait où remplaçaient son regretté physique de gentleman. Il avait d'ailleurs plus l'air d'un alcoolique acariâtre que de l'homme qu'elle avait jadis tant admiré. Les têtes se tournaient sur son passage et les yeux des habitués lorgnaient de manière indécente les formes généreuses de cette femme d'un âge pourtant mûr. La clientèle féminine semblait espèce rare en ces lieux et cette jolie perle, inconnue au bataillon, redonnait une certaine effervescence à la testostérone de ces mâles réjouis. Cependant, à mesure de sa progression et de son objectif, les voix baissèrent et les chuchotements se multiplièrent. John MacLafey, surnommé "le vieil ours", recevait une femme - et pas des plus laides - à sa table. Rien de mieux pour alimenter les quolibets du quartier. Les ignorant superbement, la femme saisit une chaise apparemment inusitée et la plaça gracieusement en face de son hôte. Laissant couler son sac à main le long de son bras, elle le posa sur la nappe bleue-nuit recouvrant un bois qui se voulait ancien. MacLafey n'esquissa aucun geste, perdu dans l'examen minutieux du liquide orangé qu'il tenait entre ses doigts. Levant les yeux au ciel, elle s'assit résolument en face de ce vieil ours, qui portait décidément bien ce surnom. Appuyant ses coudes aux deux extrémités de la table, elle joignit ses doigts devant son nez et le fixa, déterminée à lui soutirer une parole par la simple force de son regard. MacLafey ne tint pas longtemps, au grand plaisir de son invitée, et il reposa son verre sans en avoir bu une goutte. Il retira le chapeau de son crâne, découvrant une chevelure brune dégarnie, et le plaça sur ses genoux. Comme il le faisait avant, ne put s'empêcher de penser la femme en grimaçant. « Je suis heureux que vous ayez répondu à mon invitation, mademoiselle Wahrheit. -Espérons que mon déplacement en vaille la peine », rétorqua t-elle sèchement en le scrutant d'une manière toujours dérangeante. Les discussions dans le café avaient repris et l'horloge indiquait à présent les vingt-trois heures trente passées. L'effet provoqué par la femme semblait s'estomper, reçu avec soulagement par l'intéressée. Quelques clients commençaient même d'ailleurs à se redresser et à sortir, prenant réellement conscience du temps qu'il s'était écoulé depuis leur arrivée. « Vous n'avez pas changé, reprit MacLafey après une courte pause -Je crains ne pas pouvoir en dire autant de vous, soupira t-elle en le considérant avec amertume de haut en bas. Toutefois, j'ose escompter que notre entrevue si soudaine n'a pas pour pour seul objectif de rappeler le bon vieux temps.» John sourit à cette remarque. Mlle Wahrheit repéra même un brin de nostalgie s'évader de ses iris brunes et elle perçut à son tour la faille que ses paroles ouvraient. Mais ce temps était à présent bien loin, et elle chassa de son esprit ces souvenirs embarrassants qui la tourmentaient depuis qu'elle avait reçu ce coup de téléphone. « Non, en effet, avoua t-il en hochant la tête. Malgré votre élégance et votre charme attrayant, je ne vous ai pas fait venir par simple courtoisie. -Épargnez-moi vos sarcasmes, se lamenta t-elle en serrant machinalement l'étoffe synthétique de la nappe. Venez-en plutôt au but avant que je ne regrette ma décision. -Je veux vous faire une proposition, dit-il d'un air las en saisissant à nouveau son verre. -Une proposition ? répéta Mlle Wahrheit dubitative. Et quel genre de proposition peut encore me faire un membre déchu de l'Ordre? -Une proposition contre cet Ordre, peut être? » affirma t-il calmement avant de vider son whisky d'une traite. Le teint de la femme s'assombrit et ses pommettes rougirent de colère. Sans un mot, elle attrapa son sac et se redressa, prête à fuir ce fou. Cependant, nonobstant l'air mou et vieillissant de MacLafey, ce dernier lui agrippa le bras d'une force insoupçonnée et la tira vers lui. Ses yeux lançaient des éclairs et Wahrheit reconnut immédiatement le John de son passé. « Je n'adhérerai plus jamais à vos histoires, John. Rappelez-vous, elles ont failli tous nous perdre la dernière fois », s'offusqua t-elle avec hargne. Les quelques clients restant, surpris par cet évènement, ne savaient que dire. Au fond d'eux-mêmes, ils craignaient ce Jonh MacLafey et les commérages qui tournaient autour de lui leur avaient appris qu'il fallait s'en méfier comme la peste. Ils prirent le plis d'ignorer le mieux possible cet incident et de terminer au plus vite leurs consommations. « La dernière fois, nous avons été trahis, Chloé, siffla t-il entre ses dents. Nous aurions pu découvrir la vérité ! -La vérité ne m'intéresse plus ! » répliqua t-elle en se libérant de l'étreinte douloureuse de son interlocuteur. MacLafey, hébété, reçut cette affirmation comme un coup de poignard. Il la dévisagea longuement tandis qu'elle déplissait son chemisier froissé. Elle évitait son regard scrutateur et ses joues s'empourprèrent à nouveau, mais de honte cette fois-ci. Reprenant son calme, elle se tourna vers son hôte et poursuivit : « Toutes ces histoires sont derrière moi, John. Elles auraient pu tous nous détruire, nous et nos familles. -Vous avez choisi de vous soumettre pour de bon, alors? murmura MacLafey en baissant les yeux. -Ce n'est pas la question, soupira t-elle en évitant toujours ses yeux. Mais regardez-vous bon sang ! Vous passez vos journées à vous soûler dans ce café miteux. Vous méritiez un meilleur sort. Il ne fallait pas... -Il ne fallait pas quoi? » la coupa t-il rageusement. La pièce semblait silencieuse. Bon nombre de clients étaient partis. Les seuls accoudés au comptoir, vers l'entrée, marmottaient des paroles inaudibles et étaient dans un état comateux avancé. Le patron quant à lui, paraissait extrêmement concentré au nettoyage de sa vaisselle. Personne ne leur prêtait beaucoup d'attention. « Il ne fallait pas s'opposer à l'Ordre », chuchota t-elle Puis, timidement, elle remit la chaise à sa place et se détourna de MacLafey, penaude. « Eh bien alors soit, gronda t-il. Vivez librement dans l'ignorance, mademoiselle Wahrheit. Et oubliez-moi.» Elle aurait voulu ajouter quelque chose, mais la clochette de la porte s'émoustilla à nouveau. Deux hommes entrèrent, emmitouflés dans un long manteau noir. Ils se dirigèrent directement vers le patron et se penchèrent à son oreille. Ce dernier, effrayé, fit un signe de la tête en direction de MacLafey et de son invitée. Les deux hommes se tournèrent vers eux et s'approchèrent. Elle ne les connaissait pas mais savait très bien leurs fonctions. Des auxiliaires de l'Ordre, tout comme elle. « Mademoiselle Wahrheit, que faites-vous ici? interrogea l'un d'eux lorsqu'il fut assez prêt. Votre juridiction ne s'étend pourtant pas jusqu'ici. -Non, bien entendu, répondit la femme d'une voix aussi dégagée que possible. Je rendais juste visite à une ancienne connaissance. -Monsieur MacLafey? poursuivit le second auxiliaire en pointant du doigt l'homme qui avait remis son chapeau. -Oui, lui-même, acquiesça t-elle sur ses gardes. -Et quel était l'objet de cette rencontre? questionna t-il encore» Le patron du café paraissait nerveux. Il aimait peu que les auxiliaires de l'Ordre fourrent leurs nez dans ses affaires. Si cela venait à se répéter, il penserait à chasser ce John MacLafey de chez lui, malgré les sommes conséquentes qu'il lui réservait et malgré toutes les méfiances qui émanaient autour de lui. L'Ordre l'effrayait encore plus. Mlle Wahrheit hésita un court instant puis sourit aux deux hommes: « Simple courtoisie. » répondit-elle finalement Si cette réponse ne leur plut pas, les auxiliaires n'en montrèrent néanmoins aucun signe. Ils approuvèrent et l'invitèrent à sortir car le couvre-feu ne tarderaient pas être établi. Soulagée par la tournure de l'interrogatoire, elle ne se le fit pas prier deux fois. Le patron lui tendit sa chaude veste grise qu'elle s'empressa de reboutonner avant de se lancer à l'assaut du froid mordant de l'hiver. MacLafey se redressa à son tour, se dissimula sous l'épais col de son manteau sombre et sortit, payant ses consommations. A travers la vitrine, Chloé Wahrheit lui jeta un dernier regard, empli de compassion, et se glissa dans son aéronef particulier. Les quartiers de Denzer se situaient à une trentaine de miles d'ici et elle comptait bien dormir un peu avant l'aube, si elle réussissait à combattre les souvenirs qui l'assaillaient à présent.
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| | | *_Ziloo_* Plume Solennelle
| Sujet: Re: Correction - Le Secret de l'Ordre par Pacô (13/04) Ven 17 Avr - 20:35 | |
| - Citation :
- La nuit avait été agitée. Les cernes noirs qui pochaient ses yeux d'un naturel émeraude en témoignaient. Chloé soupira et reposa son mascara sur le bord des vasques argentées ornant son lavabo de salle de bain. Voilà le résultat de souvenirs trop enfouis, se gronda t-elle en se passant méthodiquement une lingette démaquillante sur la figure. Finalement, elle n'arriverait pas à dissimuler ses mauvais rêves à ses collègues de bureau. Elle détacha ses cheveux qui s'écoulèrent en une longue rivière châtain clair autour de ses épaules. Se penchant au-dessus du bain, Chloé tourna lentement les deux robinets. Se réveiller tôt lui permettait de prendre un peu soin d'elle. La pendule de son réveil lui indiquait qu'il lui restait encore deux heures avant son départ pour le travail. Patientant tranquillement pendant que l'eau mousseuse ait atteint le niveau requis, elle laissa glisser ses doigts sur un vieux poste de radio. Un jazz mélancolique s'en échappa, apportant néanmoins la dose de réconfort dont elle avait besoin. The colors of the rainbow in the sky are also on the faces of people. Tout en écoutant, elle tira les rideaux de sa chambre à coucher, découvrant les immenses quartiers de Denzer qui se réveillaient eux aussi. La haute tour de garde nacrée du centre ville, surnommée par ses contemporains l'Audacieuse, perçait le ciel, propageant les rayons de l'aube naissante. Se remémorant les paroles de la chanson qui s'épanchait encore de la salle d'eau, Chloé crut apercevoir un arc-en-ciel se diffuser du dôme pointu de l'édifice. Cette bâtisse était nécessaire pour prévenir l'arrivée des envahisseurs: les Liards. On racontait que la cloche d'or de l'Audacieuse avait sonné pendant trente jours lorsque la bataille du ciel s'était déroulée, un siècle auparavant, défiant les aéronefs de l'ennemi par son tintamarre intrépide qui prévint l'ensemble de la population à résister et à se dissimuler des bombardements, ce qui lui conféra ce surnom amical. Aujourd'hui, la menace des Liards n'était toujours pas écartée et l'on craignait encore parfois l'apparition de taches noires à l'horizon. Cependant, les porte-paroles de l'Ordre affirmaient que Denzer était équipée pour parer la moindre attaque aérienne, rassurant ainsi les citadins pessimistes. Chloé se détourna de la fenêtre et s'engagea dans le couloir menant à la cuisine. Un petit tintement, provenant de la salle de bain, l'informa que les robinets s'étaient refermés d'eux-mêmes et que le réchauffement de l'eau se lançait, lui laissant juste le temps de se préparer un bol de chocolat chaud. Elle ouvrit un tiroir et s'empara d'un sachet brun qu'elle déchira à son extrémité supérieure. Le vidant consciencieusement dans une tasse vermeille, elle tira ensuite l'eau de la fontaine, qui était reliée directement au centre de pompage de la ville, et remplit une petite bouteille de verre. Là encore, Chloé saisit un nouveau sachet et versa une poudre blanche dans le récipient qu'elle referma minutieusement par un bouchon hermétique. Secouant énergiquement, la poudre se mélangea à l'eau pour finalement prendre une apparence laiteuse. Lorsque la femme considéra que la solution était prête, elle décapsula la bouteille et introduisit le précieux liquide dans sa tasse. Enfin, elle ouvrit le petit battant de l'urne géothermique où elle inséra son chocolat froid sous les fébriles lumières de la machine. Le mécanisme de l'urne se déclencha. Chloé n'aimait pas vraiment la caféine, optant principalement pour des boissons plus sucrées et, si possible, fruitées. Mais les fruits, et surtout les agrumes, n'étaient pas monnaie courante à Denzer. On trouvait davantage de poissons, pêchés dans l'immense fleuve, le Tamise, qui sillonnait et coupait la ville en deux. Amenant une chaise à elle, Chloé se laissa choir sur le dossier moelleux. Ses mains tremblaient malgré elle, accusant sa nervosité qu'elle tentait tant bien que mal de réprimer. La radio semblait s'être atténuée, à cause des informations nationales qui allaient bientôt commencer. Bon sang, pourquoi tu y es allée? se répétait-elle sans cesse en se torturant l'esprit. Sa vie était plutôt paisible depuis dix ans jusqu'à aujourd'hui. Elle avait un travail qui lui apportait beaucoup, un salaire décent et un loyer assez enviable. Certes, elle souffrait de l'absence d'un conjoint et encore plus de celle d'un enfant mais elle se disait que le temps finirait bien par être compatissant avec elle. Et elle avait fait une demande, à l'Institut de Maternité de Denzer, d'insémination artificielle, qui restait toujours en attente. La loi tolérait ce genre de pratique si la situation familiale, les services rendus à la nation et le statut social lui satisfaisaient. Chloé remplissait deux critères sur trois mais elle espérait que sa place au sein de l'organisation de l'Ordre suffirait à faire oublier son célibat. Toutefois, elle appréciait cette vie sans tracas particulier, ou du moins, elle le pensait. L'intervention de MacLafey dans son quotidien, une décennie plus tard, l'avait totalement bouleversée. Des images, qu'elle avait pourtant pris soin d'enfouir le plus profondément dans sa tête, s'étaient animées dans ses rêves. Les pas et les tuiles grinçantes résonnaient encore dans ses oreilles et le bruit de chute soudaine l'avait brusquement réveillée. La sonnerie de l'urne géothermique retentit, coupant court à ses réflexions déstabilisantes et Chloé Wahrheit s'empressa de rejoindre la salle d'eau, tasse de chocolat à la main, pour se plonger dans un bain mousseux afin de se détendre avant la dure journée qui l'attendait.
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