Violence physique / Violence morale

La violence.. Tout d'abord, il faut pouvoir en distinguer les différentes formes. Physique ou psychologique. Les deux font mal, les deux s'expriment différemment et font mal différemment. Qu'elle est la pire violence selon vous ? Qu'est ce qui fait le plus mal ? Certains se défoulent sur des plus faibles pour passer leur rancoeur, ou pour se sentir supérieur. D'autres iront faire circuler des ragots parce qu'une supposée amie leur a fait du tort par des paroles méprisantes. Oui, la parole fait mal "en dedans", ca reste gravé, mais on peut tout de même être traumatisé parce qu'on a été battu, enfant..
Z'en pensez quoi? Oo

Par Serp'

Hum, je souhaite montrer un autre visage de la violence. Peut être que le mot est un peu fort. Mais il nous arrive aussi à tous de nous "faire violence" pour certaines choses ou pour les autres qui nous entourent. Parfois lorsque je n'aime pas quelqu'un (je ne sais pas pourquoi d'ailleurs) je me fais violence quand même pour discuter et être attentif, d'avoir un peu de compassion. pas vous ? c'est dans ce sens là que je parle de violence.

Pour le reste je réflechis ... et reviens.

Parfois aussi, on a envie d'être violent, de secouer les gens comme des "pruniers" parce que on ne les trouve pas assez réactifs. Mais il faut se dire que la violence ne mène à rien de bon. Elle choque, elle est destructrice, elle laisse des traces que parfois même le temps ne gomme pas. Je crois que lorsque on a été victime ou auteur de violences, il faut du temps pour se reconstruire.

Par "se faire violence", tu veux dire, se forcer? Se forcer à écouter quelqu'un? Ou s'empêcher d'être violent en écoutant quelqu'un?..

Se faire violence signifie se combattre à l'intérieur pour s'empêcher de faire quelque chose qu'on a pourtant très envie de faire ma petite Serp' Oo. Tu peux te faire violence pour ne pas répondre à une insulte. Tu as envie d'y répondre, de rétorquer, mais tu sais que si tu le fais cela t'attireras des ennuis, donc tu préfères "te faire violence". Intéressant Prélude Oo, je n'avais pas pensé à ce sens-là ! C'est vrai que le mot violence peut désigner plusieurs combats finalement.

Ensuite pour ma part, je pense que la violence psychologique est la pire. Surtout au niveau du collège. En principe quand on est un peu différent, l'humiliation, les insultes sont choses courantes, et si on a pas un mental d'acier, je pense sincèrement que cela peut entraîner la destruction morale d'une personne. Les blessures morales sont moins visibles, mais font mal sur le long terme. La violence physique est peut-être plus dure sur le coup, mais au moins elle est franche et sincère.
Par contre, pour me défendre, j'utilise les mots. Il faut dire aussi que je n'ai pas vraiment l'envie ni la carure pour me servir de mes poings *siffle*. Donc c'est plus simple d'avoir un peu de répartie. Mais attention à ne pas rentrer dans la méchanceté pure et simple que je cite au-dessus. Je parle ici, en quelque sorte, d'un genre de légitime-défense-verbale.
Encore une chose : je crois par contre que dans nos sociétés, répondre à la violence physique par la violence verbale, cela ne sert à rien, on a le temps de se faire taper avant !

Se forcer oui ! Y porter intérêt, être disponible et attentif alors qu'on aurait bien envie d'aller ailleurs.

Je crois qu'il n'y a pas de degrés entre violences physiques ou morales. Car chacun nous les "recevons" avec notre sensibilité respective. Mais parlant de violence morale, je me réfère également au harcèlement moral que subissent des personnes dans le milieu professionnel ou autre. Le harcèlement "productif", celui-là je l'invente. Je pense aux personnes de France Télécom our Renault qui se sont suicidés parce qu'elles ne supportaient plus la pression. Je pense que cela aussi est une forme de violence subie.

Oui, pas faux Prélude, je te suis sur le sujet !
C'est vrai que finalement dans notre société actuelle, les formes de violence se multiplient. On croit qu'avec les droits de l'homme elles ont été résorbées ; c'est en fait plutôt faux. Pour les violences physiques, oui, c'est sûr, mais pour les violences morales, également plus difficile à détecter et à dénoncer, cela ne va pas en s'arrangeant.

Je ne suis pas d'accord avec toi stylographe, la violence physique n'est pas à la portée de tous. Par exemple moi j'aurais beaucoup de difficultés à frapper une personne même pour me défendre.

Et le problème avec la violence morale c'est que si on arrête pas de traiter une personne d'une certaine façon, cette personne finira par par se dire que c'est vrai et qu'elle ne mérite que ça.


Dans un certain sens je pense que la violence verbale est vraiment plus douloureuse.

Je ne pense pas que les violences physiques soient plus nombreuses aujourd'hui. On les médiatise beaucoup plus pour moi surtout et on les rejette plus. N'oublions pas qu'avant un homme quelque peu violent avec sa femme était chose normale.
Par contre, je pense que la violence psycologique est plus présente de nos jours. Ne serait-ce que par les moyens de communication que nous avons maintenant : on peut faire très mal avec internet à une personne sans même la connaître en l'insultant et en la rabaissant.
Je pense qu'on devrait tous se rappeler cette citation : "Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse".

Oo, bienvenue à la soirée Evoa =).
Oui, ça rejoint assez ce que je disais tout à l'heure pour l'augmentation des violences psychologiques dans notre société !

Le point que tu cites, Evoa, me semble important, en effet : Internet. C'est vrai que nombre de personnes ont été affectées par des humiliations sur des forums de discussions. D'autres encore se sont aperçues que des amis virtuels leur avaient en fait menti sur leur identité, pour diverses raisons, parfois dangeureuses.
A la limite, dans la réalité, on peut voir les émotions de celui qui use de cette violence verbale, elles sont déchiffrables sur son visage, et on peut trouver le moyen de se défendre. Derrière un écran, c'est sans doute plus dur.

stylographe, je pense que oui si c'était VITALE j'aurais surement le courage de me battre. Mais étant anti-violence ça me parait difficile a imaginer.
Je n'ai porté qu'une seule fois la main sur quelqu'un et elle me l'avait demandé et ce geste m'a plus blessé que si j'en avais été la victime.

Et puis ce n'est pas une question de muscle. Une personne qui ne se muscle pas serait aussi capable de se défendre.

Dark Dragon a écrit:

Le point que tu cites, Evoa, me semble important, en effet : Internet.

J'ai toujours eu pour idée qu'internet permettait aux plus timides de s'imposer (geeks). Pour d'autres c'eszt l'occasion de frapper gratuitement sans en subir une qulconque conséquence (dans la plupart des cas). C'est le seul endroit où l'on se permet ce que l'on ne ferait pas en vrai. Je pense d'ailleurs à certains petit égo-blasfémistes en pleine crise d'adolescence...
Et puis, internet mais pas que... En effet, la violence psychologique est de plus en plus présente. Où ça d'autres ? A la télé, dans la critique. La presse sur papier qui bouffe un Domenech, un lynchage. Et puis les émissions populaires pour leur (trop) franc parlé : on n'est pas couché. Naulleau-Zemmour, on frappe, on audimate ! Au point même que le seul but est de faire mal pour attirer.

Oui cette violence est partout là où l'on peut se le permettre. Mais cette violence, on l'a tous usé, et on aime la faire subir.

L'Homme est un Loup pour l'Homme.

Est-ce qu'on aime faire mal et est-ce que on peut y prendre du plaisir, une certaine jouissance. Oui, intéressant aussi, Socrate !

Hum. Je suis quasiment persuadé que même le plus gentil des hommes peut prendre du plaisir à faire mal et à torturer son prochain. Notamment ceux qui ont eux-mêmes été les victimes de ces violences physiques ou verbables. Frapper par les coups ou les mots permet d'extérioriser ( personnellement, je tape souvent dans un mur quand je suis énervé ), de se sentir dominateur.
A mon avis, chacun a un jour ressenti cette jouissance, et a déjà fait du mal, même si on ne veut pas toujours se l'avouer. Je vais sans doute vous paraître un peu glauque ou sadique, mais j'ai eu déjà des envies soudaines et irrésistibles, comme donner de toutes mes forces un coup de pied à un petit devant moi *siffle*.
Je vous laisse répondre, je reviens sur le sujet, encore des choses à dire par rapport à cela Oo !

Non t'inquiète pas tu ne parait pas sadique ni glauque, moi je me suis souvent imaginé, lors d'un excès de colère, frapper la personne qui m'irrite le plus.

Mais il y a une barrière entre imaginaire et réalité.

Frapper soulage, oui, mais peut être qu'on en jouira pas forcément cela dépend de la personne.

Je peux témoigner, j'ai été lynché lors d'une année scolaire (à en avoir la phobie scolaire, si si, ça fait mal) et j'en suis encore assez tourmenté, j'ai des sequelles peut-on dire. Mais quelque part, cela renforce et je ne pense pas en être là où je suis si je n'avais été face à ces critiques odieuses que l'on a pu me faire subir. Seul contre tous, ils se marraient bien et je comprends, je me serais marré aussi. Aujourd'hui, j'ai une réticence à faire du mal à mon prochain car j'ai vécu, j'ai vu, j'ai perdu mais j'ai compris. Cependant, cette jouissance est très présente maintenant, plus qu'autrefois et s'il faut frapper comme dernier recours : je frappe avec plaisir malgré les conséquences.

Et je n'ai pas eu besoin d'internet, de la presse ou de la télé pour cela.

Je suis la seule à ne pas avoir des envies de violence ? ^^'
Bon d'accord, remballer quelqu'un (violence finalement psychologique qui est beaucoup plus facile à faire subir) cela fait parfois un bien incroyable ! Mais je n'ai jamais été tentée de frapper quelqu'un.

Je suis d'accord avec Socrate pour l'influence de la télé. Il n'y a qu'à voir les émissions de télé réalité où ils passent leur temps à s'engueuler et se tirer dans les pattes. Un tel exemple pour les enfants qui regardent, c'est des violences verbales dans la cour de récréation.
De plus sur internet, certaines personnes frustrées dans la réalité en profite pour se la jouer dominateur sur la toile. Regrettable !
Quand on subit la violence, on est plus amené à la faire subir à notre tour. C'est un cercle vicieux.

Alors que dans mon cas. J'ai été souvent frappée - je ne prône pas l'anti-violence pour rien figurez vous -, mon caractère s'est endurcit mais malgré ça ma main ne suivra jamais ma pensée.

"C'en est naturel. Il m'est déjà arriver de vouloir enfoncer la paire de ciseaux que je tenais dans le petit coeur tout battant d'une petite fille blonde qui traînait dans de mauvais endroits. Je me suis souvent demandé si c'était normal. Et je n'en suis toujours pas sûr."

Ciseau x). Je n'irais pas jusqu'à la petite fille blonde, mais une fois j'ai "pogné les nerfs" dans la classe (je devais avoir 11-12 ans) et j'ai lancé un ciseau ouvert dans le dos d'un gars.

J'ai été très violente, en fait. Je m'emportais facilement, plus jeune. En fait, je m'emporte toujours aussi facilement, mais je ne suis plus violente, en apparence.

Evoa a écrit:

Il n'y a qu'à voir les émissions de télé réalité où ils passent leur temps à s'engueuler et se tirer dans les pattes.

Euh... alors de un, personne ne regarde ce genre d'émissions (peut-être toi). De deux, quand je parlais de la télé je ne pensais pas vraiment - du tout - à ça. De trois, culturellement, neuronnement c'est pas la même chose tout de même.

Evoa, là tu me fais peur, je vais devoir avoir recours à une violence psychologique pour te faire comprendre !

Spoiler:

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Je ne regarde pas ce genre d'émission, mais les jeunes si. Et c'est à ces âges là qu'on est le plus influençable.
Les gamins ne vont pas s'amuser à regarder les émissions que tu as cité !
Par contre ils vont regarder les émissions idiotes et ils vont croire qu'il s'agit de comportements adultes normaux qu'ils vont calquer.

Et use de violence psychologique à mon égard et tu vas voir de quel bois je me chauffe !
(Mouhahaha je fais peur !)