Peut-on décrire quelque chose que l'on a jamais vu ?

Bonsoir ! Pour commencer la soirée, un sujet qui me tient à coeur et que je voulais poster depuis un petit moment.
Personnellement, dans mes nouvelles, il m'arrive souvent de décrire des choses que je n'ai jamais vues. Je me souviens d'un texte comme cela, "Méfiez-vous du fond des cales", où je décris la mer du Nord, ses reflets vert-bouteille, le port long, gris et désertique, les déchargements des navires venant de l'Angletterre... Mais, pourtant, je n'ai jamais eu l'occasion d'observer ce décor, ni dans la réalité, ni sur les photographies, ni dans les films ! Je m'imagine le décor dans la tête, et peu à peu des détails se forment, détails que j'essaie de retranscrire.. La description n'est déjà pas quelque chose de simple ( après ça dépend des personnes ), mais trouvez-vous cela dur de dépeindre des décors que vous n'avez jamais rencontrés ? Le faîtes-vous souvent ?
Hâte de voir vos avis Oo !

Je dirais que décrire des décors que l'on a jamais vu est pratiquement impossible. Sauf si bien entendu on invente ce décor. Dans ce cas, il n'est pas difficile d'inventer quelque chose. Ce qui difficile je dirais c'est de décrire un décor qui existe. Car inventer n'a pas de contraintes autre que sa propre imagination.

Je pense oui que c'est possible. Moi même il m'est jamais arrivé de décrire un décor inconnu mais un sentiment inconnu =)

Lune :
Un sentiment inconnu Oo ?
Qu'entends-tu par sentiment inconnu ?

Jérome :
Hum, je ne sais pas la nuance. Décrire des paysages que tu n'as jamais vus, c'est les inventer en grande partie de toute façon. Mais cela n'empêche pas qu'ils correspondent parfois de près à la réalité, non ?

Disons que moi je parle beaucoup d'Amour, de désespoir amoureux dans mes nouvelles et pourtant je n'ai jamais vécu ça...

Bah Ju, c'est comme si quelqu'un qui n'est jamais tombé amoureux commence à parler d'amour.. (J'ai écouté le Moulin Rouge, hier 0o, ça parlait de ça!)

First, c'est très rare que je décris des paysages dans mes textes. Des lieux, oui, mais les lieux, il en existe de toute sorte, alors c'est facile. Si on parle de l'intérieur d'une maison bretonne, par exemple, c'est beaucoup plus.. "libre", que si on parle de leurs collines! Pour moi, c'est là la différence entre les deux.. tu ne peux pas inventer quelque chose qui existe déjà. Donc si tu parles d'un lieu précis dans le monde, tu décris sans avoir vu, alors que si tu parles d'un endroit parmi tant d'autres, tu inventes.. Je sais pas si je suis claire =/.

ÉDIT : Lun' a posté avant moi ><.

Oui tu es claire ma petite Marie Oo !
Bon, maintenant que nous sommes à peu près d'accord, parlons des procédés : comment peut-on arriver à décrire quelque chose que l'on a pas vu ? Personnellement, j'utilise essentiellement des métaphores. L'herbe devient ainsi verte comme quelque chose, la mer est tourmentée ainsi, le soleil tape comme, le port s'étend comme.. Ainsi, grâce aux comparaisons, le lecteur peut se référer à des images qu'il connait pour imaginer le décor.

Hum.. Un truc à rajouter aussi Oo.
Finalement, chaque spectateur fasse à un décor ne le verra pas de la même façon. C'est ça qui est fabuleux quand on écrit un texte, c'est qu'il suffit en fait simplement de décrire la façon dont l'auteur voit lui le décor. Même s'il ne l'a jamais vu, sa description pourra être juste quand même, étant donné que même en voyant des paysages, chaque spectateur ne le voit pas pareil...
C'est assez difficile à formuler, est-ce que vous comprenez ce que je veux dire ?

Oui on comprend, c'est pour ça que j'adore la lecture ! On peut s'approprier le texte comme si on avait une base mais qu'on l'arrangeait finalement à notre sauce pour qu'il concorde avec ce que nous sommes.

Pour moi, on peut décrire quelque chose qu'on n'a pas vu : il suffit de voir les personnes qui inventent des mondes. Par contre, chaque chose inventée est un assemblage d'idées et d'images qu'on a déjà vu quelque part.
Le tout est nouveau, mais pas les détails en eux-mêmes.
Et pour décrire quelque chose inventé, les comparaisons et métaphores me paraissent en effet les plus appropriées.

Imaginons, quelqu'un qui n'est jamais sortis de chez lui, peut-il décrire la muraille de chine ? C'est totalement impossible, c'est exactement si vous demandiez à un paraplégique de naissance s'il ressent quelque chose quand il marche

C'est un faux débat, une fausse question, la question serait plutôt dans quelle mesure inventons nous lorsque nous écrivons, quelle est la part d'observation réelle, et de fantasmes. Et là encore c'est une fausse question, qu'est ce que la réalité puisque nous la percevons par nos sens et notre intellect ( désolé de partir là dessus mais cela me paraît essentiel ), les "inventions" de nos écrits ne sont que des dérives de cet état de fait.

Oo, oui, judicieuse remarque Nounours, il faudrait creuser le sujet.
C'est vrai que finalement, personne n'est sûr de pourvoir décrire un décor comme il l'est vraiment, puisque chacun l'interprète comme il le voit, en faisant appel à sa propre vision du monde, sa propre vision d'une mer, sa propre vision d'un arbre qu'il a pourtant sous les yeux. Personne ne verra de la même façon une feuille morte ( exemple bateau, mais finalement même pour une chose aussi banale, on ne l'appréhendera pas de la même façon ).